Faire payer les plaisanciers en fonction de la taille de leur bateau, 5 euros par an pour les plus petites embarcations, jusqu'à 30 euros pour les navires de plus de 15 mètres pour financer le sauvetage en mer… C'est l'idée que défend le député PCF Sébastien Jumel. Mercredi, il présentera sa proposition de loi à l'Assemblée quelques semaines après la mort de trois sauveteurs de la SNSM au large des Sables d'Olonne et les récentes polémiques sur le manque de moyens de l'association financée à 80 % par des dons et du mécénat.
Objectif : récupérer 5 millions d'euros
"On a rendu un hommage aux bénévoles morts en mer et c'était légitime mais je me dis qu'au delà des déclarations d'amour il faut des preuves d'amour", estime le député, invité mercredi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1. Selon lui, le budget annuel de la SNSM - évalué à 32 millions d'euros - n'est pas suffisant. "Il y a deux enjeux à la SNSM : le renouvellement de la flottille, c'est à dire avoir des bateaux performants pour affronter la mer, et la formation des bénévoles. Cela coûte de l'argent et ça nécessite un financement pérenne", poursuit Sébastien Jumel.
Selon lui, taxer les plaisanciers permettrait de récupérer environ 5 millions d'euros. "Cela s'additionnerait au mécénat, aux dons, aux 20 % que l'Etat et les collectivités locales apportent. Ça serait une bouffée d'oxygène pour les bénévoles qui risquent leur vie tous les jours".
Une proposition pour "interpeller"
Avec cette proposition de loi, le député espère susciter le débat. "J'ai choisi la piste la plus rapide, la plus simple, d'autres sont possibles. On pourrait taxer les produits des jeux sur les bateaux, mettre à contribution le parc éolien offshore... Je mets la taxation des plaisanciers sur la table car il y a eu un rapport auprès du Premier ministre, c'est expertisé, c'est facile à mettre en oeuvre et je pense que ça serait partagé y compris par les plaisanciers", précise-t-il. "La proposition de loi n'est pas à prendre ou à laisser. Elle est là pour interpeller sur le fait qu'on a un système basé sur le bénévolat et qu'il n'y a pas de pérennisation du financement public".