Comme la quasi-intégralité de la France métropolitaine, le département du Pas-de-Calais est placé en alerte sécheresse. Une situation qui n'arrange pas les producteurs de pommes de terre dont les récoltes s'annoncent amoindries en raison d'une pluviométrie insuffisante.
Dans son champ, Bernard observe, inquiet, ses cultures. Les tiges et les feuilles sont jaunies à cause de la chaleur. "Quand on regarde dans la butte de pommes de terre, on peut constater que la terre est très sèche et la grosseur des pommes de terre est très petite", constate-il au micro d'Europe 1. Et pour cause, la pomme de terre est constituée à 80% d'eau.
Des frites plus petites chez McDo ?
Ces pommes de terre trop petites et légères vont engendrer un affaiblissement du tonnage et un rendement moindre pour les exploitants. L'ensemble de l'industrie agro-alimentaire pourrait également en pâtir. "Si dans 15 jours, on n’a pas d’eau, peut-être que demain, on devra renégocier avec McDo en leur disant que les frites de 9 cm, elles ne mesureront finalement que 7cm ", illustre cet exploitant. Dans le Nord-Pas-de-Calais, 60% des patatiers n'utilisent pas l'irrigation. Un enjeu de taille pour les entreprises spécialisées dans la transformation de pomme de terre, comme l'explique Leslie Camus, vice-présidente agriculture pour McCain.
Demain, des variétés de pommes de terre plus résistantes à la chaleur
"Si on regarde sur 10 ans, les rendements ont baissé de 6% en moyenne en pommes de terre chez nous donc forcément c'est un sujet de préoccupation. On essaie d’accompagner nos agriculteurs pour une irrigation raisonnée. L’objectif, c'est qu'ils aient de nouveaux équipements qui soient moins consommateurs d’eau".
Une autre solution consiste à inciter les exploitants à pratiquer l'agriculture de régénération et à chercher les variétés de demain. Auparavant, avec l'humidité, explique cette responsable, les exploitants se concentraient sur les pommes de terre résistantes au mildiou. Aujourd'hui, elles doivent être moins consommatrices en eau.