Un plan d'investissement et de rénovation urbaine doit être annoncé, à l'occasion de la visite du président de la République dans la deuxième ville de France de mercredi à vendredi. Si l'enveloppe précise destinée à ce plan n'a pas encore été dévoilée, elle pourrait bien se chiffrer en milliards d'euros. Des investissements sur l'aménagement, l'urbanisme, l'éducation et les transports pour désenclaver certains quartiers devraient notamment être mis en place à Marseille. Mais c'est sur le volet sécurité qu'Emmanuel Macron est le plus attendu.
Attendu sur le volet sécurité
Pour Salim Grabsi, président du syndicat des quartiers populaires de Marseille, c'est l'ultime chance de "ramener un pan de la population issue des quartiers nord vers une construction positive" de la société. "Il n'y a rien de pire que le désespoir et actuellement nous sommes à la croisée des chemins. C'est notre dernière tentative", estime-t-il. Ce déplacement ne doit donc pas être un rendez-vous manqué. Du côté des politiques, on sent d'ailleurs beaucoup d'espoir mais également beaucoup de prudence.
C'est le cas de Samia Ghali, maire-adjointe de la ville. "Peu importe la somme qui sera affectée à Marseille, ce n'est pas ce qui m'intéresse réellement. Parce que vous pouvez mettre de l'argent mais si derrière les dossiers ne suivent pas parce que la ville n'est pas en capacité de les présenter, alors vous n'avez rien", a-t-elle jugé. Selon elle, Marseille a en effet été sous dotée par le passé, et ce pendant de nombreuses années. "Ce n'est pas la faute à l'Etat. Aujourd'hui la ville a travaillé afin de faire des propositions au gouvernement. La situation financière ne permet pas d'aller au bout de ces projets, donc c'est l'Etat qui doit venir abonder. Et pour une fois j'espère que Marseille sera servie avant les autres", a appelé Samia Ghali.
200 écoles à rénover
Même constat pour Lionel Royer-Perreaut, le maire du 5ème arrondissement, qui entend bien s'assurer que ce ne soit pas un énième plan sans réels effets dans la durée. "Nous avons déjà eu des gouvernements qui ont annoncé des milliards d'euros et au final, très peu d'argent est venu dans la corbeille", a-t-il rappelé. Et cette attente en matière de sécurité se fait également sentir du côté des forces de l'ordre, comme l'explique le représentant du syndicat Alliance Rudy Manna. "Si aujourd'hui le président de la République descend à Marseille et n'annonce rien sur le thème de la sécurité, on aura vraiment loupé quelque chose. Parce que depuis quinze jours on ne parle que de la ville à propos de l'insécurité", a-t-il regretté.
Pourtant, même si le conseiller sécurité du chef de l'Etat est du déplacement, les annonces d'Emmanuel Macron concerneront également trois autres thèmes : l'éducation d'abord, motif initial de la prise de contact entre le maire de Marseille et le président. Car 200 écoles doivent être rénovées pour un budget d'un milliard d'euros selon le chiffre qui circule depuis plusieurs mois. La question de la rénovation urbaine et de l'habitat indigne, dont l'ampleur a réellement été sondée après le drame de la rue d'Aubagne, est également à l'ordre du jour. Enfin sera abordé le dossier des transports, très insuffisants à Marseille. On compte en effet deux lignes de métro et trois lignes de tramway dans une ville deux fois plus étendue que Paris intramuros.