La manifestation parisienne contre la proposition de loi "Sécurité globale", qui avait été interdite par la préfecture de police qui préconisait un rassemblement, pourra bien se tenir samedi après une décision en référé du tribunal administratif, a indiqué à l'AFP Dominique Pradalié du Syndicat national des journalistes (SNJ).
"L'arrêté préfectoral a été suspendu", a indiqué la secrétaire générale du SNJ à l'issue de l'audience vendredi, ouvrant la voie à une marche, de République à Bastille, à partir de 14 heures. "Le Tribunal administratif de Paris vient de suspendre l'arrêté d'interdiction du préfet de Paris. La #Marchedeslibertés aura bien lieu demain de République à Bastille à 14H00. Nous défendrons toutes les libertés", a twitté Arié Alimi, l'avocat du collectif, également membre du bureau national de la Ligue des droits de l'Homme.
La coordination "Stop loi Sécurité globale", composée de syndicats de journalistes, d'ONG de défense des droits de l'Homme et d'associations, réclame le retrait de la proposition de loi des articles 21, 22, "qui organisent une surveillance de masse", et de l'article 24 qui vise à pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers, ainsi que le retrait du nouveau Schéma national du maintien de l'ordre.
Des rassemblements dans plus de 70 villes
Après des manifestations samedi dernier, de nouvelles "marches des libertés" sont prévues samedi dans plus de 70 villes, ainsi que devant les ambassades de France à La Haye et Berlin, selon la coordination. La préfecture de police de Paris avait décidé d'interdire par arrêté le défilé de samedi pour éviter notamment la propagation du coronavirus, autorisant toutefois un rassemblement place de la République.
La coordination avait alors déposé une demande de suspension en référé, évoquant un procédé "inacceptable, alors que des marches sont autorisées dans d'autres villes en France". La proposition de loi "Sécurité globale", qui a déjà reçu un feu vert de l'Assemblée la semaine dernière, suscite une importante mobilisation chez les journalistes et au-delà.
Une mobilisation qui a trouvé un nouvel écho après la diffusion par le média Loopsider d'images de violences policières à l'encontre d'un producteur de musique noir. Publiée jeudi, le sujet a été vu plus de 13 millions de fois sur Twitter, devenant une des vidéos les plus virales sur Twitter en France.