Avec 3.239 morts sur les routes l'an dernier, les chiffres de la sécurité routière constituent un plus bas historique en France métropolitaine. Mais le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe ne crie pas victoire pour autant. "Dire qu’il est bas, ce serait obscène. Il y a presque 9 morts par jour. L’an dernier on avait déjà fait la meilleure année, mais depuis 2013 il y a 7% de trafic en plus et l’émergence du smartphone, qui est un facteur de complication. Il y a des déceptions, dans les outre-mer c’était une mauvaise année", a-t-il tempéré, samedi soir sur Europe 1.
Emmanuel Barbe a également déploré les destructions de radars, lors des premiers mois du mouvement des "gilets jaunes", qui ont eu selon lui un impact sur les comportements sur les routes. "On est assez loin de l’objectif initial. Il y a eu des destructions massives de radars à la fin de l’année 2018, qui ont eu un effet sur les vitesses et sur les comportements. En décembre 2018 et en janvier 2019, il y a eu quatre fois plus d’excès de vitesse", assure-t-il.
"La baisse de vitesse joue sur toutes les causes d'accident"
Emmanuel Barbe s'est cependant félicité de l'impact de la réduction de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale sur les routes secondaires."On a pris cinq années de moyenne quand les routes étaient à 90 km/h, et on a fait une mesure, en la rapportant sur cinq ans, avec le passage à 80 km/h. La baisse de vitesse joue sur toutes les causes d’accident", certifie le délégué interministériel.
"Un exemple simple : une personne est saoule, elle fait une embardée, si elle roule moins vite elle a statistiquement plus de chances d’éviter l’embardée. Il ne faut pas lier cela aux résultats de l’année, mais les chiffres n’ont pas remonté."