Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a connu une hausse de 3,9% en janvier avec 238 personnes tuées, soit neuf de plus qu'en janvier 2018, a annoncé mercredi la Sécurité routière. Cette hausse, "relevée en agglomération et sur autoroutes", intervient après l'annonce d'une baisse "historique" sur l'année 2018, avec 3.503 tués (métropole et Outre-mer confondus), dans un contexte de vive polémique sur l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400.000 kilomètres de routes secondaires.
Moins d'accidents corporels. Le nombre d'accidents corporels est, lui, en recul (4.026 contre 4.207 en janvier 2018, -4,3%), tout comme celui des blessés (5.036 personnes contre 5.159, -2,4%). "Cette augmentation de la mortalité par rapport à l'an dernier est relevée en agglomération et sur autoroutes, avec une stabilité par rapport à la moyenne des mois de janvier 2013-2017", souligne la Sécurité routière dans un communiqué.
La mortalité légèrement inférieure hors agglomérations et hors autoroutes. "Pour le réseau hors agglomération hors autoroutes (concerné par la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h, ndlr), la mortalité est légèrement inférieure à celle de janvier 2018 et très inférieure à la moyenne des mois de janvier de 2013 à 2017", ajoute-t-elle, affirmant que "l'effet de l'abaissement de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h sur le réseau routier rural sans séparation centrale compense encore, en partie, la forte dégradation des dispositifs de contrôle automatisé".
De nombreux radars dégradés. Une grande partie du parc de radars a subi des dégradations et destructions depuis le début du mouvement social des "gilets jaunes" le 17 novembre. Début janvier, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait fait état de "près de 60% des radars (…) neutralisés, attaqués, détruits". La Sécurité routière s'était de son côté alarmée d'une hausse de 268,3% des excès de vitesse en décembre, enregistrés par les capteurs des radars mais non verbalisables du fait des photos de mauvaise qualité.
"C'est évidemment désolant". "Nous pouvons objectiver que les vitesses sont reparties à la hausse", a réagi Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité routière, mercredi soir chez Matthieu Belliard sur Europe 1. "C'est mécanique. Ce n'est pas très sorcier de comprendre que quand les véhicules roulent plus vite, ça fait un plus grand nombre de morts. C'est évidemment désolant. Et c'est la preuve par la mort de l'utilité des radars."