Une concertation sur les retraites "n'a pas lieu d'être", alors qu'il "n'y a pas de voie de passage pour une quelconque réforme d'ici 2022", a affirmé mercredi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. "Toute concertation qui s'opèrerait serait un peu lunaire (…) on ne va pas se mettre à discuter avec un gouvernement pour nourrir le programme d'un candidat. Ça n'a pas de sens", a déclaré Laurent Berger à l'issue d'une rencontre à Matignon avec le Premier ministre Jean Castex, qui reçoit tour à tour les partenaires sociaux jusqu'à vendredi.
La CFDT, "porte-voix virulent"
Le président de la République avait réaffirmé le 12 juillet sa volonté d'engager la réforme "dès que les conditions sanitaires ser(aient) réunies", demandant au gouvernement de "travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée". Mais les syndicats et le Medef estiment unanimement - quelles que soient par ailleurs leurs divergences de fond sur le sujet - qu'une telle réforme ne peut être mise en œuvre avant 2022.
Laurent Berger a également rappelé au Premier ministre l'opposition de la CFDT à la réforme de l'assurance chômage, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, prévenant que le premier syndicat de France serait "un porte-voix virulent" contre la réforme. Il a réaffirmé le souhait de la CFDT que soit mise en place une "allocation" pour les jeunes, la nécessité de mieux traiter la situation des chômeurs de longue durée, et a "mis en avant la question des compétences".
Nécessité de "dialogue" sur le pass sanitaire
S'agissant de l'augmentation des salaires, la CFDT souhaite que le gouvernement fasse "pression sur les branches patronales quand elles ont bénéficié d'aides". Laurent Berger a redit au chef du gouvernement que la CFDT était "d'accord avec les décisions sanitaires qui ont été prises", mais qu'il "fallait beaucoup plus de dialogue au niveau des entreprises, des lieux de travail, notamment sur la mise en place du pass sanitaire".
Le pass sanitaire a été étendu lundi à 1,8 million de salariés en contact avec le public, et continue de susciter la colère de milliers de Français, qui devraient à nouveau manifester samedi contre sa mise en place.