Le rôle d’Alexandre Benalla dans l’affaire des "contrats russes" se précise. Selon Mediapart, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron a bel et bien négocié un contrat avec un oligarque proche de Vladimir Poutine, alors même qu’il était encore en poste à l’Elysée. Le site internet révèle également lundi qu’Alexandre Benalla a fait affaire avec un second oligarque russe en décembre dernier, après son licenciement. Le montant total de ces deux contrats s’élèverait à 2,2 millions d’euros, dont 350.000 euros perçus directement par Alexandre Benalla via une société domiciliée au Maroc.
Un rôle actif pour un premier "contrat russe" depuis l’Elysée. Mediapart avait déjà révélé, en décembre dernier, l’existence d’un contrat de sécurité signé entre la société de Vincent Crase, un ex-employé de LREM, et le sulfureux oligarque russe Iskander Makhmoudov, soupçonné de liens avec la mafia. Devant le Sénat, Vincent Crase avait assuré avoir travaillé avec ce proche de Vladimir Poutine, mais sans l’aide d’Alexandre Benalla. Or, selon le site d’information, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron a "personnellement négocié de bout en bout" ce contrat, alors qu’il travaillait encore à l’Elysée. Alexandre Benalla aurait sollicité la société de sécurité Velours, qui a assuré la sous-traitance de ce contrat, dès le début de l’année 2018.
Mais après les révélations sur les violences du 1er-Mai, Velours a décidé de mettre fin au contrat. Alexandre Benalla, licencié entre-temps par l’Elysée, aurait pourtant continué à superviser l’exécution de cette mission, touchant au passage plusieurs dizaines de milliers d’euros en novembre et en décembre dernier. Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête sur le contrat de sécurité signé entre la société de Vincent Crase et Iskander Makhmoudov.
Un second contrat avec un autre oligarque. Le rôle d’Alexandre Benalla ne se cantonne pas à ce contrat. Mediapart révèle que l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron a également travaillé pour un second oligarque russe, lui aussi proche de Vladimir Poutine, nommé Farkhad Akhmedov. Ce contrat de sécurité, signé en décembre dernier et qui prévoit la protection du milliardaire et de sa famille lors de ses séjours en France et en Europe, aurait été facturé 980.000 euros hors taxes. Toujours selon Mediapart, Alexandre Benalla a touché un premier versement de 353.000 euros, via une société domiciliée au Maroc.
L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron ne s’est toujours pas expliqué sur son rôle dans ces "contrats russes". Mais pourquoi, au juste, ces oligarques ont-ils choisi les sociétés d’Alexandre Benalla ? Des questions qui restent pour l’instant sans réponse.