L'opération de protection Sentinelle, mise en place après les attentats de 2015, verra son dispositif redéployé mais pas réduit, a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors du compte-rendu du Conseil des ministres. L'exécutif va "faire évoluer le dispositif Sentinelle" mais "il ne s'agit évidemment pas de (le) réduire", a-t-il déclaré. "C'est toujours 7.000 hommes qui seront mobilisés, 10.000 en cas de crise", a souligné Gérard Collomb.
"Ne pas baisser la garde". "Mais nous voulons le redéployer pour faire mieux face à la menace que nous rencontrons aujourd'hui", changer son mode d'organisation afin de gagner en mobilité, a-t-il poursuivi. "Nous n'avons pas du tout l'intention de baisser la garde. Ce n'était pas la commande qui nous avait été passée par le président de a République", a renchéri la ministre des Armées Florence Parly, à son côté. "Il n'y a pas de changement de format du dispositif Sentinelle", a-t-elle insisté. "Au contraire, ce qui nous a été demandé c'est d'agir encore plus efficacement au service de la protection de nos concitoyens", a noté Florence Parly.
Un dispositif en trois niveaux. Concrètement, l'opération comprendra trois niveaux : un "dispositif permanent" pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares; un "échelon de renforcement planifié" pour la protection d'événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals..); une "réserve stratégique" de 3.000 hommes. "Il faut être plus imprévisible, plus discret, plus à la manœuvre (...) ne pas permettre à l'agresseur de disposer d'un certain nombre d'informations qui rendraient l'opération moins efficace et exposeraient de façon inutile les forces engagées", a expliqué la ministre.
Adaptation du dispositif. Il faut aussi une "gestion dynamique" du dispositif afin de pouvoir le "réadapter en fonction des conditions telles qu'elles se présenteront", a-t-elle ajouté. L'Intérieur et les Armées se rencontreront dès vendredi, puis une fois par mois, pour ajuster l'opération en fonction des besoins, les militaires restant sous l'autorité des préfets. "Nous monterons en puissance de façon extrêmement rapide pour qu'à la fin de l'année, dans la perspective des fêtes de Noël, nous ayons une dispositif Sentinelle complètement rénové", a assuré la ministre.