Suspendu depuis mi-avril, l'examen d'une proposition de loi macroniste sur le grand âge reprend lundi à l'Assemblée nationale. Le texte pour "bâtir la société du bien vieillir" comprend notamment des mesures de lutte contre l'isolement des personnes âgées et un dispositif pour signaler les cas de maltraitance. Il vise aussi à "faciliter le travail au quotidien" des aides à domicile, via une carte professionnelle.
Aider les personnes âgées à rester chez elles le plus longtemps possible est l'un des points clés du texte. 80 % des Français souhaitent vieillir et finir leurs jours dans leur maison plutôt que dans une chambre d'Ehpad même si vieillir à domicile est souvent un parcours du combattant.
"Ce qui me choque, c'est le manque d'humanisme" des Ehpad
Quand Betty devient dépendante après un AVC il y a neuf ans, sa fille Rosa décide de l'héberger, arrête de travailler, touche l'allocation du proche aidant et divise ses revenus par quatre. "Ce n'est pas toujours facile, mais c'est nécessaire. Si elle était en Ehpad, elle serait déjà morte. Je les ai visités, ce qui me choque, c'est le manque d'humanisme. Où est la décence humaine ? La dignité de l'être humain ?" lance-t-elle au micro d'Europe 1.
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Des procédures compliquées
Mais Betty, 80 ans, ne peut plus marcher et passe ses journées devant la télé dans son lit médicalisé. Dans ce petit deux pièces, les couloirs sont trop étroits pour qu'elle puisse circuler avec son fauteuil. "La superficie n'est pas correcte et la salle d'eau n'est pas très conforme aux normes handicapées", regrette-t-elle.
Rosa rêve de déménager. Mais son statut de propriétaire l’empêche d'obtenir un logement social adapté. Elle attend que cette loi permette aux personnes dépendantes d'avoir un environnement assez grand, "ce qui leur permettrait de s'épanouir jusqu'à la mort mais vous avez un mur, la procédure", conclut-elle.