Un quart des cheminots (24,7%) étaient en grève contre la réforme des retraites mardi matin à la SNCF, où plus de trois quarts des conducteurs (77,3%) et plus de la moitié des contrôleurs (55,4%) étaient grévistes, a annoncé la direction. Parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, 23,9% des aiguilleurs étaient en grève, indique la direction dans un communiqué. Si la mobilisation des conducteurs est inchangée par rapport à lundi, le taux global des grévistes était en nette hausse mardi, après 17% la veille. La mobilisation des contrôleurs est en léger recul (après 58,4% lundi), mais celle des aiguilleurs progresse (21,9% lundi).
À la SNCF, où l'on comptait 20% des TGV et des Transilien, ce sera "difficile jusqu'à la fin de la semaine", a prédit le directeur général de SNCF Transilien, Alain Krakovitch. Des gares comme à Bordeaux ou à Marseille sont quasi désertes.
Des cheminots "entrés" en résistance
Entrés en "résistance" contre la réforme des retraites, une centaine de cheminots de la gare du Nord, à Paris, ont voté mardi matin, en assemblée générale (AG), pour la reconduction de la grève contre le projet gouvernemental. Dans une "société où il est de plus en plus difficile de vivre", où "l'écart d'espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres est de 13 ans", autant d'"années que les plus riches volent aux plus pauvres, nous avons mille fois raison d'être en grève et dans la rue", a estimé au micro de l'AG Monique Dabat du syndicat SUD-Rail.
Une grève "illimitée, illimitée", ont scandé les participants à l'AG, réunis à l'extérieur de la gare. "On ne lâchera rien jusqu'au retrait de la réforme" car le retrait, "c'est le seul mot d'ordre", assurait un cheminot, en pensant aux jeunes générations, "la relève derrière". Il faut aller "jusqu'au bout, jusqu'au retrait", a renchéri une autre gréviste, qui plaidait pour "une coordination avec les autres secteurs, la RATP, les profs qui sont en grève reconductible".