Environ 200 agriculteurs, selon la préfecture, ont manifesté mardi matin dans le port de Lorient à l'appel de la Coordination rurale pour protester contre les importations de soja OGM traité au glyphosate.
"Le 27 novembre, l'Union Européenne doit se prononcer sur le glyphosate. Or, chaque année, des centaines de milliers de tonnes de soja traitées au glyphosate sont importées en France. Nous voulons savoir si le glyphosate, c'est bon ou c'est mauvais. Et, si c'est mauvais, qu'on nous propose des solutions alternatives", a expliqué le président national de la Coordination rurale, Bernard Lannes. "En France, nous ne traitons pas les cultures au glyphosate, nous traitons les mauvaises herbes", a-t-il ajouté.
Des prélèvements de soja effectués pour être analysés. Venus en cars de plusieurs régions (Nord, sud-ouest, Centre, Ile-de-France), les manifestants sont arrivés sur le port peu avant 8h. Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Stop au soja OGM", "les OGM, ça nous gène", ou encore "les OGM, on n'en veut pas". La Coordination rurale a effectué sous contrôle d'huissier des prélèvements de soja importé pour les faire analyser, a indiqué Bernard Lannes. Lorient est le premier port en France pour l'importation de soja, utilisé principalement dans l'alimentation animale. Les manifestants doivent se rendre en milieu de journée au port de Montoir-Saint-Nazaire pour y dénoncer également ces importations.
Classé en 2015 comme "cancérigène probable". Le glyphosate est autorisé dans l'UE en vertu d'une licence qui vient à échéance le 15 décembre. Le 27 novembre, un comité d'appel doit se réunir après un vote non concluant lors d'une première réunion d'experts, le 8 novembre, sur un renouvellement pour cinq ans de la licence de l'herbicide controversé. Le glyphosate fait l'objet d'un âpre débat depuis son classement en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS, comme "cancérogène probable". Les agences scientifiques de l'UE sont en revanche arrivées à des conclusions inverses mais elles sont soupçonnées de s'être appuyées sur des documents fournis par les industriels pour établir leur rapport.