Rabais, promotion à tout-va, les soldes d'hiver ont débuté mercredi dernier. Cette période d'une durée de quatre semaines n'échappe pas au contexte inflationniste qui touche tous les secteurs de l'économie, y compris celui du textile. "Les remontées que j'ai des régions et des présidents de région qui travaillent pour la Fédération de l'habillement sont très décevantes", assure Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l'habillement et créateur de mode au micro d'Europe 1. "Les résultats sont très moroses", poursuit-il.
Un pouvoir d'achat en berne
Un déclin qui n'est pas nouveau selon lui, puisque le ratio des soldes par rapport au chiffre d'affaires annuel "baisse d'année en année". Le contexte climatique et l'inflation généralisée n'arrangent pas le désintérêt grandissant pour les soldes, bien au contraire. "Évidemment, le pouvoir d'achat n'est pas bon, et à la guerre aux portes de l'Europe inquiète tout le monde, y compris le consommateur".
Pierre Talamon pointe aussi du doigt les périodes de promotions qui "viennent enlever de la signification et de la lisibilité au niveau de la période des soldes quand elles débutent". En tête, le Black Friday, cet événement promotionnel tout droit venu des États-Unis, "censé durer une journée ou quelques jours en novembre, mais qui s'étend finalement sur tout le mois et lance des pré-soldes en quelque sorte", regrette le président de fédération.
"Un modèle économique à revoir"
Se pose alors la question de la pertinence des soldes aujourd'hui, après un recul de la durée de la période de six à quatre semaines lors de la loi Pacte en 2020. "Le modèle économique est à revoir", pense Pierre Talamon avant de donner un exemple de réussite : "Je discutais avec la présidente Val de Loire et ils s'en sont très bien sortis au niveau des ventes au mois de décembre parce qu'il y a eu des opérations commerciales de proximité avec l'agglomération et les habitants. Ces opérations de proximité font qu'ils s'en sont sortis".