Benoît ne comprend pas ce qu'il s'est passé. Dans la nuit du 20 au 21 février, cet étudiant de 19 ans rentrait de soirée avec un ami, à Lyon. "Ils sont rentrés à pied. D'un coup, son ami manque de se faire écraser. Il crie 'attention' et là, la voiture pile", raconte l'avocat de Benoît, Maître Jean-Christophe Basson-Larbi, à Europe 1.
Roué de coup à terre. La voiture en question est un véhicule de police sérigraphié, d'où sortent trois officiers de police, deux hommes et une femme, d'après les documents que nous avons pu consulter. "L'un des officiers avance vers son ami, le pousse brutalement, il tombe", poursuit son avocat. Benoît demande alors aux policiers "de se calmer" : "Là, un second officier de police lui met une balayette et, une fois qu'il est à terre, le roue de coups de pied."
Souffrant du poignet et de "multiples contusions et ecchymoses au torse et aux jambes", le jeune homme s'est rendu à la Clinique de l'Infirmerie protestante de Lyon le lendemain. Les médecins lui ont alors diagnostiqué une fracture du scaphoïde au poignet gauche et lui ont prescrit 100 jours d'ITT (interruption temporaire de travail).
"Il attend que ces brebis galeuses soient mises hors d'état de nuire". "Sa vie est complètement bouleversée, complètement chamboulée, au-delà du fait qu'il n'en dort plus. Il avait deux boulots d'étudiant. Ses études sont mises en péril", déplore Maître Jean-Christophe Basson-Larbi. Son client a porté plainte contre X pour des faits de violences par personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'une ITT supérieure à huit jours. Aujourd'hui, "il attend que ces brebis galeuses soient mises hors d'état de nuire, non seulement aux citoyens, mais aussi à l'image de la police".
D'après une source policière, la cellule déontologique de le Direction départementale de la sécurité publique a été saisie dans ce dossier. Cette même source ajoute que les cent jours d'ITT n'ont pas été prescrits par un médecin d'unité médico-judiciaire. Maître Jean-Christophe Basson-Larbi assure lui de son côté que "l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) de Lyon est chargée de l'enquête" et indique également avoir avisé le Défenseur des droits.