Le drone est de plus en plus utilisé par les forces de l'ordre, et notamment pour prendre les usagers de la route en flagrant délit. Mercredi matin, le département de Essonne a fait voler pour la première fois l'un de ces engins au-dessus d'une portion d'autoroute particulièrement mortifère pour les motards, qui ont pris l'habitude de remonter les files et de dépasser les lignes blanches. Depuis le début de l'année, un motard est décédé, et trois autres ont été gravement blessés sur cette route. Europe 1 a pu assister à ce test grandeur nature, visiblement très efficace.
"Pour eux, aujourd'hui, ça va être jackpot…"
Joystick à la main, un CRS dirige le drone relié à sa tablette, puis zoome sur l'écran. "Là, on a une moto qui vient de commettre une infraction de chevauchement de ligne continue et casque noir", observe-t-il. À quelques mètres, au bord de la route, un autre policier réceptionne Quentin, sur sa moto. "Un drone… C'est la première fois que je vois ça ! C'est un piège ici. Il y a toujours plus de contrôles et c'est un peu agaçant. Pour eux, aujourd'hui, ça va être jackpot…" Quentin, lui, devra s'acquitter d'une amende de 90 euros, ajoutée à un retrait de trois points sur son permis de conduire.
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En l'espace de deux heures, plus de 30 motards sont verbalisés grâce au drone sur cette zone accidentogène et difficilement observable, soit dix fois plus que lors d'un contrôle normal. "C'est un amplificateur pour les yeux de l'agent verbalisateur. On peut voir à plusieurs centaines de mètres, voire un kilomètre ou deux. En plus, à titre pédagogique, on peut faire voir au contrevenant les images pour faire taire toute contestation", explique Jean-Marc Ruiz, commandant de la CRS autoroutière.
Le dispositif sera prochainement déployé sur de nouvelles zones dans le département.