Plus de 400 détenus pour 180 places : la prison de Nîmes déborde. Le Premier ministre Manuel Valls et le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas visitent lundi cette maison d'arrêt dont le taux d'occupation est parmi les plus élevés de l'Hexagone. Les deux responsables politiques doivent justement évoquer cette problématique de la surpopulation carcérale, qui apporte son lot de désagréments humains et sanitaires, comme le souligne la présidente de l'Observatoire international des prisons sur Europe 1.
De l'eau chaude depuis quelques mois seulement. "9 m2, c'est une chambre d'enfant vraiment pas très grande. Il doit y faire 45 degrés car il y a de mauvaise conditions d'aération, ils sont trois par cellule et quand il fait très chaud, c'est vraiment insupportable", déplore Bernadette Jonquet. Seulement deux lits par cellule de trois personnes : l'un des prisonniers doit dormir par terre sur un vieux matelas jeté au sol. Les murs sont décrépis et les barreaux aux fenêtre rouillés. L'eau chaude n'est arrivée que depuis quelques mois. Ces conditions de surpopulation sont d'autant plus difficiles qu'en dehors de la douche et de la promenade, les détenus de cette prison passent l'essentiel de leur temps enfermés.
Un kit de distribution pour le ménage. Le parloir aussi est surpeuplé. "Il doit faire environ 45 m2, et il peut y avoir jusqu'à 100, 120 personnes", ajoute Bernadette Jonquet. Devant la prison, les familles de détenus sont dubitatives sur ce qui peut être fait, assure-t-elle, puisque "cela n'émeut personne". Le Conseil d'État a jugé l'an dernier que les conditions de vie étaient "inhumaines et dégradantes". Mais depuis, peu de changements sont intervenus, en dehors de la distribution de kits pour faire le ménage dans les cellules. Dans une interview au journal Midi Libre, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a promis de faire lundi des propositions de construction de nouvelles places de prison dès la rentrée.