Six buralistes sur dix enfreignent l'interdiction de vente de tabac aux mineurs, et même "près de huit sur dix" dans les villes de plus de 15.000 habitants, "facilitant ainsi leur entrée dans le tabagisme", a indiqué jeudi une association antitabac. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) a mené, du 2 au 21 novembre 2021, une étude "clients mystères" avec "des mineurs de 17 ans, accompagnés d'un adulte en retrait", auprès de 403 débits de tabac, selon un communiqué.
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Seuls 42% des débitants "respectaient l'ensemble de leurs obligations"
Il en ressort que "64% des buralistes ont continué de vendre du tabac à des mineurs de 17 ans, contre 65,1% lors de la précédente enquête menée en 2019". Dans les villes de plus de 15.000 habitants, ce taux monte à "77%" en dépit d'une interdiction qui date de 2009, et de 2003 pour les moins de 16 ans. Aussi, seuls 42% des débitants "respectaient l'ensemble de leurs obligations", contre 49% lors de la précédente enquête, en mettant "une affichette visible" informant le client que le commerçant doit refuser la vente "si le client ne parvient pas à prouver sa majorité", souligne l'association.
Fort de ce constat, le CNCT réclame "une politique de contrôles réguliers généralisée" par les agents de la police municipale, dont c'est l'une des missions "depuis 2016". Il souhaite aussi que soient prises "des condamnations judiciaires plus lourdes" ainsi que des "sanctions administratives et disciplinaires de la part des autorités de tutelle que sont les Douanes". L'association suggère que des "fermetures administratives temporaires ou définitives" aient lieu, comme c'est le cas "pour non-respect par les buralistes des obligations liées au passe sanitaire", et appelle à "suspendre toute aide publique en cas de constat d'huissier" de cette vente illégale.
"Rien ne peut plus justifier qu'une profession massivement subventionnée persiste dans ces pratiques illégales" affirme Yves Martinet, président du CNCT, cité dans le communiqué, rappelant que chaque année le tabagisme fait près de 75.000 morts, "soit environ 13% des décès" en France. Sollicitée par l'AFP, la Confédération des buralistes a rétorqué avoir "amplifié son plan d'actions afin de se doter de messages et d'outils de communication pertinents" visant à "sensibiliser les buralistes", qui "doivent respecter la réglementation afférente à leur métier", "leurs personnels mais également les parents, envers la protection des mineurs".
Le réseau des buralistes, qui a le monopole de la vente des produits du tabac en France, compte quelque 23.500 points de vente.