La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi le rejet d'une deuxième demande de mise en liberté de l'intellectuel musulman Tariq Ramadan, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire. Le théologien est en détention provisoire depuis six mois pour des accusations de viols qu'il conteste vigoureusement.
Un témoignage mis à mal. Tariq Ramadan, 55 ans, est incarcéré depuis sa mise en examen le 2 février pour le viol présumé de deux femmes, dont les accusations ont fait chuter cette figure populaire et controversée de l'islam en Europe. Après le rejet en mai d'une première requête, sa défense avait déposé cette nouvelle demande le 19 juillet dans la foulée d'une confrontation avec sa première accusatrice, Henda Ayari, dont le témoignage sur le lieu et la date du viol présumé a été mis à mal par les investigations.
Son état de santé invoqué. A l'appui de sa demande, la défense de Tariq Ramadan avait invoqué de nouveau son état de santé (il souffre d'une sclérose en plaques dont le traitement a été jugé compatible avec son incarcération à Fresnes) et pointé du doigt les "incohérences" et "invraisemblances" des plaignantes.
Un recours rejeté. Fin juillet, les trois juges d'instruction en charge de l'enquête puis le juge des libertés et de la détention ont rejeté cette demande, et la défense de Tariq Ramadan avait formé un recours, examiné mercredi par la chambre de l'instruction à huis clos et en l'absence de l'intellectuel.
Confronté à sa deuxième accusatrice le 18 septembre. Une confrontation entre Tariq Ramadan et sa deuxième accusatrice, surnommée "Christelle", a été fixée au 18 septembre, après le report de celle prévue le 18 juillet, pour des raisons médicales invoquées par la partie civile. Une première confrontation avait eu lieu le 1er février lors de la garde à vue. Une troisième femme en France, Mounia Rabbouj, a elle aussi porté plainte contre Tariq Ramadan pour viols. Dans ce volet, l'intellectuel est pour le moment placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté et les investigations se poursuivent.