La troisième demande de mise en liberté de Tariq Ramadan, incarcéré depuis sept mois pour des soupçons de viols qu'il conteste, a été rejetée par la justice, selon des informations révélées mercredi par le Muslim Post et confirmées à Europe 1.
Un rapport d'expertise fragilise la défense. Les juges se sont appuyés sur un rapport d'expertise informatique qui révèle des incohérences dans le discours de l'intellectuel musulman. Dans son téléphone portable, les enquêteurs ont notamment retrouvé des SMS à caractère sexuel adressés à la deuxième plaignante, avec qui il a toujours nié avoir eu des relations sexuelles.
Ces expertises, qu’Europe 1 a pu consulter, révèlent notamment 399 échanges de SMS entre Tariq Ramadan et cette deuxième plaignante, sexuellement explicites et qui soulignent que leur rencontre à Lyon le 9 octobre 2009 était prévue et planifiait un rapport sexuel. Le lendemain, l’islamologue écrit "J’ai senti ta gène, désolé pour ma ‘violence’ . J’ai aimé… Tu veux encore ?" ou "Tu n’as pas aimé… Je suis désolé [Chrystelle*], désolé".
Atteint d'une sclérose en plaques. "Ce document prouve que tout ce qu’a dit ma cliente est vrai", assène Me Eric Morain, joint par Europe 1.
Tariq Ramadan, 56 ans, est mis en examen et écroué depuis le 2 février pour viols sur deux femmes. Détenu à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, au sud de Paris, l'intellectuel est atteint d'une sclérose en plaques dont le traitement a été jugé administrable en prison. En Suisse, Tariq Ramadan est également visé par une instruction pour viol.