C'est une femme forte et déterminée qu'a reçu Wendy Bouchard jeudi matin sur Europe 1. Invitée dans une émission spéciale "cancer des enfants" jeudi matin, Patricia Blanc a raconté son histoire, de la découverte de la maladie de sa fille, Margo, à 14 ans, de l'année de combat qui a suivi, et de son engagement, depuis sa mort en 2010 pour sensibiliser sur les cancers des enfants via l'association "Imagine for Margo".
Margo avait 14 ans lorsqu'elle est tombée malade. C'était en 2009. "On lui a détecté une tumeur au cerveau malheureusement incurable", raconte Patricia Blanc, sa mère, au micro de Wendy Bouchard, dans Le tour de la question sur Europe 1. "Elle s'est battue pendant seize mois contre sa maladie. Elle nous a quitté en juin 2010".
La mère de Margo n'a rien oublié de cette période douloureuse de sa vie, et de toutes les embûches qui se sont dressées sur son passage. Comme le manque d'accompagnement des familles, parfois très difficile à vivre. "Quand Margo est tombée malade, j'ai dû arrêter de travailler. Quand votre fille a une tumeur au cerveau, vous êtes au quotidien avec elle", précise-t-elle. "Moi, j'ai eu la chance d'être bien accompagnée par mon employeur mais ce n'est pas le cas de toutes les familles", pointe-t-elle.
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"Il y a un peu d'aides de l'Etat mais ça met longtemps à arriver, de long mois. J'ai reçu la carte handicapé que l'on met sur sa voiture quand Margo était en fin de vie. Alors que j'en aurais tellement eu besoin avant pour l'emmener faire ses traitements ou pour qu'elle m'accompagne faire des promenades", regrette-t-elle.
Depuis la mort de sa fille en 2010, Patricia Blanc n'a jamais cessé le combat. Elle a monté l'association Imagine for Margo afin de récolter des fonds pour aider la recherche contre le cancer des enfants et réduire le nombre de décès. "A l’hôpital Gustave-Roussy, dans le Val-de-Marne, j'ai rencontré le pédiatre et oncologue Gilles Vassal qui nous a expliqué les difficultés qu'il existait aujourd'hui à se mobiliser pour le cancer de l'enfant, pour ses traitements et pour l'accès à l'innovation", explique-t-elle. "Pendant sa maladie, Margo avait collecté des fonds pour la recherche et elle nous a laissé un magnifique message d'espoir".
Aujourd'hui, 80% des enfants atteints du cancer guérissent, mais les médecins n'ont pas de solution pour les autres. "Dans le cas de la tumeur de Margo, c'était 0% de guérison. C'est pour cela qu'il est nécessaire de se mobiliser et de développer la recherche", insiste-t-elle. Aujourd'hui, encore 500 enfants meurent chaque année d'un cancer en France et 2.500 cas nouveaux sont diagnostiqués.
Par ailleurs, rappelle Patricia Blanc, il est également compliqué d'aider les enfants malades à tenter de vivre comme les autres. A l’hôpital, il existe des ateliers graphiques, des classes, mais les parents sont souvent démunis lorsque l'enfant est à la maison. "Quand ils veulent retourner à l'école un ou plusieurs jours, on ne sait jamais si c'est possible ou non. C'est vraiment à chaque fois une discussion avec les professeurs", raconte Patricia Blanc.
"C'est à nous, parents, de faire la démarche pour que ce soit organisé, pour que l'enfant aille voir ses camarades ne serait-ce qu'une heure, qu'on lui donne des devoirs, qu'il participe à des cours comme les autres", souligne-t-elle. "Il y a besoin de faire encore plein de choses. C'est vraiment important pour les enfants".
Une course et une campagne
Imagine pour Margo organise une course caritative le 30 septembre au Domaine National de Saint-Cloud, en région parisienne. Chaque participant doit collecter un minimum de 200 euros pour valider son inscription, en faisant appel à des donateurs. 100% des dons collectés seront affectés à la recherche pour financer des essais cliniques permettant à des enfants atteints de cancer de bénéficier de traitements innovants et plus efficaces faisant ainsi avancer la recherche.
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, invité jeudi au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, a lancé également lundi la campagne de l'Institut Gustave-Roussy pour "Guérir le cancer de l'enfant au XXIème siècle".