Dans le quartier Saint-Just du 13ᵉ arrondissement de Marseille, on trouve de belles vitrines tape-à-l’œil avec des visuels et des néons, mais peu ou pas de clients. Depuis la place de l'église, le manège n'échappe pas aux anciens du quartier. "Quand vous avez plus de snack que de clients... Quand vous faites les abords et que vous voyez que vous avez des paquets de viande emballés, non consommés et non périmés, vous pouvez vous poser des questions", confie ainsi Monique au micro d'Europe 1.
>> LIRE AUSSI - «Quand on sort, on devient une proie» : assaillis par des squatteurs, des propriétaires marseillais n'osent plus partir en vacances
Manque de cohérence
Alimentation de nuit, snack, barber shop, les petites échoppes pullulent sur cette avenue de la ville, mais de manière totalement incohérente selon Michel Cordier, ancien commerçant ici et surtout président du comité de quartier. "J'ai fait le pointage et par exemple, il y a beaucoup de coiffeurs", assure-t-il. "Dans ce petit espace, il y en a onze. Même chose, il a beaucoup de marchands de sandwichs. Ce n'est pas cohérent".
Mais pour être complètement efficace contre le trafic de drogue, il faudrait pouvoir couper toutes les têtes de l'hydre, explique Rudy Manna porte-parole du syndicat de police Alliance. "On n'a pas le temps de travailler véritablement dessus. Aujourd'hui, on les frappe fort au niveau du trafic de stupéfiants", indique-t-il.
"Ce qu'ils ont sur eux, on le saisit, mais tout cet argent qui arrive dans ces cités tous les jours, on parle parfois de 60 millions d'euros, cet argent, il est bien quelque part", s'interroge encore Rudy Manna. Les magistrats se sont par ailleurs intéressés dernièrement à de plus gros poissons avec le démantèlement de deux réseaux de blanchiments via le BTP et une agence de sécurité.