Transports pendant les JO-2024 : mobilisation générale pour éviter le chaos

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avec AFP / Crédit photo : Benoit Durand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
À un peu plus de 100 jours des Jeux-Olympiques, à quoi faut-il s'attendre sur les réseaux de transports d'Ile-de-France ? Si les autorités assurent qu'elles sont prêtes à accueillir les sept millions de spectateurs attendus, les usagers du quotidien sont inquiets.

Des exploits pour les athlètes, des records de distance à pied pour les autres ? Les transports en Ile-de-France seront mis à l'épreuve pendant les Jeux olympiques et leurs organisateurs ont sonné la mobilisation générale pour éviter le chaos. Les autorités le martèlent : elles sont prêtes à accueillir les quelque sept millions de spectateurs attendus du 26 juillet au 11 août. Le plan d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) est finalisé, des milliers de navettes sont prévues, 3.000 vélos en libre-service supplémentaires ont été déployés, près de 400 kilomètres de voies cyclables ont été aménagées.

Mais le transport des spectateurs pendant les Jeux, les premiers de l'histoire à interdire l'accès en voiture aux sites, continue de susciter de l'inquiétude alors que les usagers du quotidien sont déjà confrontés à un réseau souvent saturé et sujet à des incidents.

 

Pour éviter la thrombose, IDFM a voté des renforts sur la plupart des lignes du métro et du RER, avec en moyenne 15% de trains en plus qu'un été normal. Pour la présidente (LR) d'IDFM Valérie Pécresse, le réseau est largement adapté : il s'agira de transporter autant de personnes qu'un jour ouvré en hiver, mais avec des pics soudains. On devrait dépasser les 500.000 spectateurs sur au moins deux journées, le 28 juillet et le 2 août.

"Sortir son vélo"

Par endroits, l'offre a été fortement augmentée, comme sur la ligne 9 où on comptera 61% de métros en plus pour desservir le Parc des Princes et Roland-Garros, une zone où l'on craint une saturation. Le RER C, souvent en difficulté, verra son offre bondir de 71% dans Paris pendant la compétition, selon IDFM. Quant au RER A, sa cadence doit monter de 66%. Surtout, de nouvelles infrastructures vont ouvrir, comme le prolongement de la ligne 14 jusqu'à l'aéroport d'Orly au sud et à Saint-Denis-Pleyel au nord de Paris.

Malgré les moyens déployés, les autorités appellent néanmoins ceux qui le peuvent à éviter les transports pendant la période. "Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c'est bon pour la santé", a lâché Valérie Pécresse. "C'est peut-être le moment de sortir son vélo", a renchéri le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete.

En mai, IDFM doit présenter son application "Transport public Paris 2024" qui doit permettre de répartir les flux de spectateurs. Le gouvernement a déjà lancé le site , chacun pouvant tester et adapter son trajet. Il est notamment illustré... par une photo d'une femme en télétravail. Pour les automobilistes, il s'agira d'éviter les zones fermées et de prendre en compte les goulets d'étranglement des "voies olympiques" réservées aux accrédités.

Ces voies "vont être contraignantes", concède David Juin, chargé de la coordination routière des Jeux pour la Direction des routes Ile-de-France (Dirif), en se disant néanmoins "plutôt confiant" car la circulation est moins importante à la base en été. En 2012, pendant les JO de Londres, les autorités avaient réussi à faire baisser le trafic routier de 15%.

Agents pré-positionnés

"L'objectif est de donner de l'information aux usagers en amont", via l'application de trafic de la Dirif "Sytadin", la radio trafic 107.7 FM ou sur les panneaux lumineux des autoroutes, complète M. Juin, dont l'administration va prépositionner des centaines d'agents pour "intervenir beaucoup plus rapidement" sur tout incident.

Le gestionnaire des aéroports parisiens, ADP, s'est lui aussi mis en ordre de bataille, même s'il n'attend pas de "surcroît de trafic significatif" par rapport à un été normal, quand Paris Charles-de-Gaulle (CDG) voit transiter plus de 200.000 passagers par jour et Orly 100.000.

ADP a réservé des parcours aux délégations, dont, au départ, un enregistrement des bagages au Village olympique et un terminal dédié à CDG. "Les infrastructures sont prêtes", dont dix nouvelles lignes d'inspection des bagages à main à CDG et cinq à Orly, confie Edouard Arkwright, directeur général exécutif d'ADP.

Mais deux périodes critiques se profilent : CDG et Orly seront fermés le soir du 26 juillet, orée d'un week-end de grands départs, car voler sera interdit dans un rayon de 150 km autour de Paris pendant la cérémonie d'ouverture. Le système sera aussi sous tension dans les 48 à 72 heures après la cérémonie de clôture, quand une grande partie des accrédités et spectateurs repartira.