Le gouvernement entend présenter "un plan sur dix ans de désenclavement de la France, grâce à une remise à niveau du réseau routier national", indique la ministre dans un entretien à paraître dans La Croix de mercredi, jour de clôture des Assises de la mobilité au terme de trois mois de débats qui doivent définir la politique de transports de la France pour les années à venir.
Les gens "attendent des contournements des bourgs et villages". "Les gens ne veulent plus mettre une heure et demie pour rejoindre l'autoroute. Ils attendent des contournements des bourgs et villages et le traitement des points noirs en termes de sécurité, pas une autoroute, ni même une route à deux fois deux voies", a détaillé Elisabeth Borne pour expliquer la philosophie de ce plan à venir. "C'est ça la réalité d'une partie de nos territoires qui se sentent déclassés, à qui on n'a pas apporté de réponses et qui voient partir entreprises et emplois", a ajouté la ministre.
Pour financer ce plan, elle a une nouvelle fois évoqué comme piste la possibilité d'une contribution des poids lourds : "Sans refaire l'écotaxe, faire contribuer les poids lourds, notamment ceux qui sont en transit en France, est une piste de réflexion, mais cela doit se faire en concertation avec les entreprises pour savoir comment répercuter les frais sur les chargeurs", a-t-elle indiqué.
"Repenser (le) modèle économique" du TGV. Autre grand chantier de ce plan, la mise en place d'autorités organisatrices de la mobilité sur l'ensemble du territoire, alors que "seules les grandes villes" en sont actuellement dotées. En ce qui concerne le TGV, la ministre entend "repenser son modèle économique car 70% des dessertes sont déficitaires" : "On ne peut pas à la fois vouloir des TGV partout et tout le temps, des petits prix, et laisser croire que l'augmentation des péages réglera les problèmes de la dette de la SNCF", a indiqué Elisabeth Borne, qui a néanmoins écarté toute suppression de desserte des villes moyennes, "car les collectivités locales ont souvent cofinancé les lignes en échange de cette promesse".
Elle a rappelé que l'Etat avait confié à l'ancien PDG d'Air France, Jean-Cyril Spinetta, une mission pour l'aider à se doter "d'une véritable stratégie du ferroviaire" et à préparer l'ouverture à la concurrence, alors que "la dette de SNCF Réseau atteindra 50 milliards d'euros l'année prochaine", indiquant que "ces questions seront aussi traitées par la loi".