Marlène Schiappa a estimé mercredi que la tribune de 100 femmes défendant une "liberté d'importuner" pour les hommes et s'offusquant d'un "retour du puritanisme" après l'affaire Weinstein était un "pot-pourri" de "réflexions pas inintéressantes" et d'autres "profondément choquantes".
"Il y a de tout dedans." "Cette tribune dans Le Monde est une espèce de pot-pourri, il y a de tout dedans", a déclaré la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, interrogée sur France culture à propos de ce texte publié mardi dans Le Monde et vivement commenté.
Ce manifeste, signé par une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, pour "libérer une autre parole", aborde "des réflexions qui ne sont pas inintéressantes mais pas nouvelles non plus", notamment "la question de savoir si on doit se sentir victime et être traumatisée après un viol ou une agression sexuelle", a-t-elle poursuivi. La question qui est posée, c'est "est-ce qu'on est victime et on revendique un statut de victime, ou bien est-ce qu'on ne veut surtout pas être assignée à cela ?", a développé Marlène Schiappa, estimant que ce "débat, intime", était "intéressant".
"Dangereux" de minimiser certaines agressions sexuelles. "Mais dans cette tribune, il y a aussi des choses profondément choquantes, voire fausses", a-t-elle fait valoir, regrettant par exemple que des agressions sexuelles y soient minimisées. "C'est dangereux de tenir ce discours", a ajouté Marlène Schiappa, appelant à "dire le droit". "Nous avons énormément de mal à faire comprendre aux jeunes filles que se frotter contre elles, frotter un sexe d'homme contre une femme dans le métro sans son opinion, est une agression sexuelle qui vaut jusqu'à trois ans de prison et 75.000 euros d'amende. Nous avons du mal à leur dire aussi qu'elles n'ont pas à éprouver de la honte et qu'elles ne sont pas coupables de cela".
En réponse à la tribune du Monde, une trentaine de militantes féministes, emmenées par Caroline De Haas, ont publié mercredi un texte où elles accusent les signataires de vouloir "refermer la chape de plomb" soulevée par le scandale Weinstein et de "mépriser" les victimes de violences sexuelles. Interrogée sur son adhésion plutôt à Catherine Deneuve ou à Caroline De Haas, la secrétaire d'Etat a appelé à "sortir des questions de personnes".
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