Larmes de crocodile ou gros caprices au supermarché : des situations bien difficiles à gérer pour les parents comme pour les enfants. Constamment stimulés par les écrans, les lieux de plus en plus grands et bondés ou encore les aliments de plus en plus sucrés, nos petits bouts de chou peuvent aujourd'hui rapidement devenir de petits monstres. Isabelle Filliozat, psychothérapeute, explique sur l'antenne d'Europe 1 dans Bienfait pour vous comment prévenir et surtout réduire les crises de nos enfants.
Un régime alimentaire moins sucré
Pour éviter les crises, Isabelle conseille de préparer ses enfants dès le repas du matin. "Il n’y a jamais d’idéal à manger au petit-déjeuner pour tout le monde, chacun a des intestins différents et donc va réagir différemment", prévient-elle. Tout de même, de manière générale, "on va éviter de susciter un pic de glycémie". Il vaut mieux se tourner vers "les fibres, donc des légumes", dit-elle d'un sourire complice, sachant l’aversion des enfants pour ces derniers. "Ce n'est pas facile au petit-déjeuner", avoue Isabelle au micro d’Europe 1, "donc on va commencer par des noix, des amandes, du fromage, des protéines ou bien des œufs". Des aliments qui vont permettre de réguler l’humeur des enfants "pour toute la journée".
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Autre conseil, bien repérer les horaires de crise de son enfant et essayer d’y voir une régularité. "Justement pour vérifier s’il ne s’agirait pas d'un problème de glycémie". Une hyper ou hypoglycémie peut rendre un enfant très énervé. Lorsque la glycémie monte trop fort, "nous sommes en excitation, réveillé", mais quand elle descend trop bas, "on est épuisé". "Mais quand un enfant est épuisé, il ne va pas forcément se reposer, il va plutôt être surexcité pour combattre" ce phénomène.
Aider l'enfant à bouger plus
En tant que parent, il faut aider l’enfant à gérer sa crise de nerf, lorsqu’il stresse ou qu’il est trop stimulé. L’une des voies est de le tenir, "avec de la tendresse, pour lui fournir tout l’amour" dont il a besoin. L’enfant vivra le stress mais avec suffisamment de sécurité. L’autre voie est celle de la "liberté", du "mouvement". Il faut le faire bouger, danser, le lancer dans une activité sportive. L’experte précise, "ça marche mieux quand on lui a enseigné à le faire à la maison".
Une des raisons de la quantité de crise est d’ailleurs le manque de mouvement dans la journée de nos enfants. "Malheureusement à l’école en France, les enfants sont assis une grande partie de la journée, ce qui fatigue l’organisme". "Il y a de moins en moins de mouvement aujourd’hui", par rapport aux générations précédentes souligne la psychothérapeute sur Europe 1. Entre trajets en voiture et pupitre d’école, les enfants ne bougent pas assez. "Les enfants d’aujourd’hui ont moins de capacités physiques, leurs capacités cardiaques ont diminué".
Anticiper et préparer les crises
Pour la rentrée scolaire qui arrive, certains parents feront peut-être face à une grosse colère. "On a tous des difficultés avec les transitions." On réagit de façons différentes : soit on est "excité par la nouveauté", soit "on anticipe" et on se pose beaucoup de questions. Pour la rentrée, comme pour toute autre transition difficile, "il faut en parler à l’avance" et aussi "fournir à l’enfant des ressources".
Sur Europe 1, Isabelle Filliozat préconise, étonnamment, de "jouer à 'et si ?'". Et si ça se passait mal ? Et si on se retrouvait seul ? "On laisse l’enfant envisager tous les pires scénarios". Au lieu de chercher à le rassurer, on lui demande ce qu’il va faire dans ce type de situation. "Du coup, l’enfant aura exploré tous les possibles et il se sentira équipé". Ses parents lui auront ainsi offert une palette des possibles. L’anticipation fonctionne également pour les moments de crise fatidique, comme la fameuse colère au supermarché. Grande astuce : "On donne une mission à l’enfant". Il peut s’occuper des oranges ou du papier toilette. Tout pour faire en sorte que les courses ne deviennent plus une "épreuve" à subir.