Ils sont désormais 100.000 Ukrainiens à s'être réfugiés en France, près de six mois après le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février dernier. Alors que la plupart des hommes sont restés pour combattre, huit réfugiés sur dix sont des femmes et des enfants. Europe 1 a rencontré Anna, 24 ans, qui est une professeure de français. Elle s'est réfugiée à Paris dès le début du conflit. Elle continue de donner des cours aux enfants ukrainiens à distance, et travaille notamment comme traductrice en France.
"Je suis heureuse et malheureuse en même temps"
"Je me sens en sécurité et je peux profiter de temps en temps", explique Anna au micro d'Europe 1. "Je peux dire que je suis heureuse et malheureuse en même temps. Parfois, je me demande comment je peux prendre une petite tasse de café le matin", avoue la professeure de français, qui garde un œil très attentif à ce qui se passe dans son pays.
Anna raconte percevoir 420 euros grâce à l’ADA, l’allocation de demandeurs d’asile, et elle bénéficie du dispositif de protection temporaire comme l’ensemble des 100.000 réfugiés répartis dans tout l’Hexagone.
Plus de réfugiés en régions Île-de-France et Paca
C'est dans la région Île-de-France où l'on trouve le plus grand nombre d'Ukrainiens qui ont fui les combats, relève Didier Leschi, le directeur général de l’Ofii, l’Office français de l’immigration et de l’intégration. "Ensuite, c'est en Paca, puis on a une répartition à peu près dans toutes les régions de France. On en a à peu près 10.000 qui, semble-t-il, sont en situation d'emploi dans la restauration en partie", précise-t-il auprès d'Europe 1.
Didier Leschi ajoute qu’entre 200 et 250 nouvelles délivrances de protection temporaire sont accordées chaque jour depuis plusieurs semaines, mais qu’environ 5.000 réfugiés ont, à l’inverse, déjà quitté la France pour regagner l’Ukraine.