Un paysage de fin du monde. Le 6 septembre 2017, l’ouragan Irma s'abattait sur Saint-Martin, faisant 11 morts et détruisant cette petite île des Antilles à 95%. Un an plus tard, la reconstruction avance lentement, et les dégâts restent visibles dans tous les secteurs.
Les destructions concernent à la fois les logements - il y a beaucoup de maisons encore en réparation -, l’éducation, car plusieurs écoles sont elles-aussi toujours en travaux et un collège attend d'être reconstruit, mais aussi les bâtiments publics. Enfin, le secteur touristique, qui est pratiquement l'unique ressource de l'île, a payé un très lourd tribut à la tempête puisque moins de la moitié des chambres d'hôtel sont aujourd'hui utilisables. Après une saison blanche en 2018, Saint-Martin ne pourra donc pas faire le plein en 2019.
Les services débordés par l'ampleur de la tâche. Plusieurs raisons expliquent cette lenteur. Les entreprises de BTP locales ont été débordées par la demande. Les assurances ont mis du temps à verser les indemnisations, et les habitants qui n'étaient pas assurés se voient contraints de réparer eux-mêmes leur maison ou leur commerce, or ils manquent souvent de moyens et de matériaux. Les nouvelles règles d'urbanisme et de construction ralentissent également la reconstruction.
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Des aides versées au compte-gouttes. Et pourtant, d'importantes sommes d'argent ont été débloquées pour aider les Saint-Martinois. L'Etat a annoncé près de 500 millions d’euros de soutien pour l'île. De l'argent qui doit être utilisé par la collectivité de Saint-Martin, mais l'administration avance prudemment, projet après projet. Elle veut apporter une réponse adaptée et s'assurer d'un "véritable contrôle sur l'emploi des fonds".
Mais même quand l'Etat décide d'accorder sa confiance et de verser l'argent, il se heurte souvent aux limites des compétences de la collectivité, selon le délégué interministériel à la reconstruction, Philippe Gustin. "Il manque du personnel qualifié, et en nombre quand il s'agit de lancer les marchés publics et de faire respecter les règles d'urbanisme à un moment où tout doit être reconstruit. Ça n'est pas la même chose de gérer des marchés publics quand vous avez un ou deux projets tous les deux ans, ou un ou deux contrôles à faire par mois", plaide-t-il auprès d'Europe 1.
Des projets prioritaires. Un chantier néanmoins avance plus vite que les autres de par son importance : celui de l'enfouissement du réseau électrique. Tout sera sous terre a priori d'ici un an et demi, ce qui devrait permettre d'éviter une coupure générale en cas de nouveau cyclone.