États-Unis : l'ouragan Milton a fait «au moins 10 morts», selon les autorités

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avec AFP // Crédit photo : Bryan R. SMITH / AFP , modifié à
Le ministre américain à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a dit jeudi avoir "des informations selon lesquelles au moins 10 personnes (avaient) perdu la vie à cause de l'ouragan Milton". "Selon nous, ces morts ont été causées par les tornades" provoquées par Milton en Floride (sud-est), a-t-il ajouté lors du point presse quotidien de la Maison Blanche.

Au moins dix personnes ont perdu la vie quand l'ouragan Milton a déferlé dans la nuit sur la Floride, provoquant tornades et inondations, ont annoncé les autorités jeudi. Milton a balayé la Floride d'ouest en est après avoir touché terre mercredi soir. Si le "scénario du pire" semble avoir été évité, une série de tornades inattendues se sont révélées meurtrières.

"Selon nous, ces morts ont été causées par les tornades"

Le ministre américain à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a déclaré avoir "des informations selon lesquelles au moins 10 personnes" étaient décédées. "Selon nous, ces morts ont été causées par les tornades" qui ont frappé cette péninsule du sud-est des États-Unis, déjà meurtrie voici quinze jours par l'ouragan Hélène. Malgré tout, les autorités semblaient soulagées. "La tempête fut considérable, mais heureusement le scénario du pire ne s'est pas produit", a déclaré le gouverneur de Floride, Ron DeSantis jeudi matin.

L'ouragan "s'est affaibli avant de toucher terre, et la submersion marine, de ce que nous savons pour l'instant, n'a pas été aussi importante que celle observée pour l'ouragan Hélène", qui a frappé plusieurs États du sud-est des États-Unis fin septembre. Milton a atteint la côte ouest de la Floride mercredi soir en tant qu'ouragan de catégorie 3 - sur une échelle de 5 - et a maintenu des vents puissants en se frayant un chemin à l'intérieur des terres, avant de gagner l'Atlantique jeudi matin.

Le président Joe Biden et le gouverneur se sont parlé au téléphone jeudi matin pour évoquer la situation, a dit la Maison Blanche. Dans une vidéo publiée jeudi, le candidat républicain à la présidentielle Donald Trump s'est dit "attristé par la dévastation" engendrée par Milton.

"Je pense que nous avons beaucoup de chance"

Dans le comté de Sarasota, sur la côte ouest de la Floride, où l'eau est montée de 2,4 à 3 mètres selon le gouverneur, les habitants commencent à sortir pour constater les dégâts. Des branches d'arbres et panneaux de signalisation jonchent les rues. "Je pense que nous avons beaucoup de chance", confie Carrie Elizabeth, une habitante, à l'AFP. "Il faudra beaucoup de temps pour nettoyer, mais cela aurait pu être bien pire", assure-t-elle.

Joe Biden a cependant appelé sur X la population à "rester à l'intérieur" pour le moment, notamment pour éviter "les lignes électriques à terre, les débris, et les routes emportées". Plus au nord, à Saint Petersburg, dans la baie de Tampa, l'ouragan a déchiré le toit du stade de baseball de l'équipe professionnelle locale et a renversé une grue. Plus de 3,1 millions de foyers sont privés de courant à travers la Floride, selon le gouverneur.

Bien qu'il ait quitté la péninsule, l'ouragan continue de produire des vents puissants et des "pluies abondantes" sur le centre et l'est de la Floride, selon le Centre américain des ouragans (NHC). Milton était attendu comme "l'un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d'un siècle en Floride", avait prévenu Joe Biden mercredi soir. Deux semaines après le passage dans la même région de l'ouragan Hélène, qui a fait au moins 237 morts à travers le sud-est des États-Unis (dont au moins 15 en Floride), cette nouvelle tempête inquiétait d'autant plus que les nombreux débris causés par le premier ouragan étaient encore visibles dans les rues, et pouvaient être emportés par les vents.

 

Des ouragans qui "doivent servir de signal d'alarme pour tout le monde"

La Floride, troisième État le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques. Pour John Marsham, spécialiste des sciences de l'atmosphère, "de nombreux aspects d'Hélène et de Milton correspondent tout à fait" à ce que les scientifiques anticipent en matière de changement climatique.

"Les ouragans ont besoin d'océans chauds pour se former et les températures record des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices", explique-t-il. Hélène et Milton "doivent sans conteste servir de signal d'alarme pour tout le monde en matière de changement climatique", dit Kristin Joyce, une habitante de Sarasota. Les deux ouragans, survenus à quelques semaines d'une élection présidentielle extrêmement serrée, ont pris une dimension politique, républicains et démocrates s'écharpant au sujet de l'aide aux sinistrés.

L'ex-président Donald Trump accuse les démocrates, à la tête de l'Etat fédéral, d'être intervenus trop tard après l'ouragan Hélène, des allégations vivement démenties par le président Biden et la candidate démocrate Kamala Harris. Ils accusent en retour le candidat républicain d'alimenter de manière irresponsable la désinformation autour de l'événement.