Après le A apposé sur le pare-brise arrière des voitures conduites par des jeunes conducteurs, voilà le S, comme "senior". Certains parlent de S comme "stigmatisation", pourtant, l'idée, une initiative d'un particulier et donc non institutionnelle, est de permettre aux personnes âgées de se signaler au milieu de la circulation.
"On me klaxonne sans arrêt". Avec une conduite très souple, parfois à une vitesse inférieure à la limitation, Pascal Fiévé, retraité, sait qu'il agace quelques automobilistes. "On me klaxonne sans arrêt. Les gens sont pressés pour aller au travail et puis il faut faire très attention : il y a des voitures devant, derrière, et les gens ne sont pas contents", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Pourquoi on exige de mettre un macaron pour les jeunes conducteurs ? Parce qu'on fait attention à eux. Alors pourquoi on ne ferait pas la même chose pour celui qui a le S ? C'est pour dire 'je suis senior, je sais conduire, mais ralentissez'".
Identifier et protéger. Pascal vient d'ailleurs de commander son fameux macaron sur le site internet de Gilles Renard, l'inventeur du sigle, qui essaie de le vendre aux assureurs et aux garages. Mais certains trouvent ce système stigmatisant. "Ce sont les enfants et les petits-enfants qui achètent l'autocollant pour leurs parents et leurs grands-parents. Il n'y a aucune stigmatisation", explique Gilles Renard. "Ce qu'on souhaite, c'est qu'en fonction des capacités de cette personne âgée, qu'elle continue à conduire et qu'elle soit autonome. Le fait de pouvoir être identifié et protégé, je pense que c'est important", rappelle-t-il.
A 4 euros l'autocollant, il en a pour l'instant vendu 2.500, notamment à certaines municipalités, qui souhaitent en faire profiter les habitants les plus âgés.