"C'était cassé, j'ai pas réfléchi, je suis entré" ; "Je suis passé comme ça. Un collègue m'a donné un sac, mais je ne suis pas entré dans le magasin". Voilà un échantillon des déclarations de prévenus entendus à l'occasion des premières comparutions immédiates. Il y en a près de 400 sur les 4.000 personnes interpellées depuis vendredi. Des tribunaux en surchauffe et des profils de pilleurs présumés très différents, entre déni et indifférence face à la gravité de leurs actes.
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Ne pas céder à l'émotion du moment
Devant la salle d'audience, un jeune homme fait les cent pas. Son frère, âgé de 22 ans, est accusé d'avoir brûlé des barricades à Paris. "C'est un petit jeune. Généralement, il est calme. Jamais il a été condamné. Jamais, il a eu des soucis avec la justice. C'est un choc dans la famille", confie-t-il. Le tribunal le laissera finalement libre jusqu'à la date de renvoi de son procès, en mars 2024. D'autres attendront leur jugement en détention provisoire en raison d'un passif plus lourd. 19 mentions au casier judiciaire pour ce prévenu de 27 ans, né en Mauritanie, accusé de vol dans un magasin d'électroménager.
Des délinquants souvent très jeunes, comme cette bande de quatre amis âgés de 19 à 21 ans. Ils comparaissent pour des vols dans une boutique de vélos dans la nuit de vendredi à samedi, pour un préjudice de 20.000 euros. Sans emploi stable, ils ont plus ou moins déjà eu affaire à la justice. Mais, l'un de leurs avocats demande aux juges de ne pas céder à l'émotion du moment face à cette masse de dossiers qui lui rappelle, dit-il, la crise des Gilets Jaunes. Trois d'entre eux comparaîtront libres le 25 juillet prochain.