Pour les Restos du Cœur, l'heure de la collecte nationale 2023 approche à grand pas. Mais cette année, l'évènement, qui aura lieu les 3, 4 et 5 mars dans plus de 7.000 magasins en France, s'accompagne de son lot d'incertitudes, voire d'inquiétudes. En raison de l'inflation, qui s'établit à plus de 13% pour les produits alimentaires, l'association redoute ouvertement une baisse des dons.
Et ce alors que les Restos du cœur enregistrent davantage de bénéficiaires qu'auparavant. Dans un communiqué, son président Patrice Douret évalue à 22% la hausse du nombre de personnes accueillies sur les trois premiers mois de la campagne d'hiver 2022/2023 par rapport à l'année précédente.
"Un paquet de pâtes aujourd'hui, ce n'est pas un paquet de pâtes il y a quatre ans"
"On est face à un effet ciseau. On a de plus en plus de personnes accueillies et le budget des ménages est grévé par l'inflation. On sait que, potentiellement, les gens donneront moins. C'est un constat sur lequel on alerte depuis mai dernier. Donc forcément, on se demande ce que ça va donner ce week-end", reconnaît auprès d'Europe 1 l'association, bien consciente de la contraction du budget des Français alloué à la solidarité. "Un don aujourd'hui, ce n'est plus anecdotique. Un paquet de pâtes aujourd'hui, ce n'est pas un paquet de pâtes il y a quatre ans".
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Certaines hausses cristallisent tout particulièrement les inquiétudes, notamment celle du prix des couches. Dans une interview accordée au Parisien ce mardi, le PDG de Système U, quatrième distributeur français dit "anticiper une envolée du prix des couches de 25%". Une donnée à mettre en parallèle avec le constat dressé par Patrice Douret, toujours dans le même communiqué. "Nous sommes particulièrement préoccupés par la hausse de 16% du nombre de bébés de moins de trois ans qui se présentent à nous", a-t-il souligné.
"On fera toujours en sorte de venir en aide à tout le monde"
Devant cette situation manifestement problématique, les Restos du Cœur ne disposent pas de véritable plan B. "On est déjà partenaire de Carrefour et de Lidl qui nous aident énormément. Mais on a pas tellement plus d'éléments que cela en réalité. Si on achète nous même plus de denrées, on sera confronté aux mêmes difficultés que tout le monde", confie notre source.
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Néanmoins, l'association refuse de céder à la panique et tient à rassurer sur sa capacité à accomplir sa mission. "On fera toujours en sorte de venir en aide à tout le monde. Oui on nourrit des inquiétudes mais on répondra présent. On fera en sorte que tout le monde puisse avoir ce dont on peut se porter garant".