Les maires sont plus que jamais exposés à la violence, verbale ou physique, des citoyens. Les incivilités envers les élus ont augmenté de 15% en 2023 par rapport à l’année précédente. Pour contrer ce phénomène, les gendarmes du GIGN, spécialisés dans la communication, ont proposé, lors du dernier Congrès des maires, des ateliers pour les former à la gestion de ces situations parfois très délicates. Europe 1 y a assisté.
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Des mises en situation
Dans le rôle d’un groupe de musiciens mécontents de l’annulation de leur concert, trois maires invectivent un des leurs. Une situation conflictuelle analysée par les instructeurs du GIGN qui conseillent les élus pour faire redescendre les tensions. Ils prodiguent également leurs conseils pour éviter aux élus de s’exposer à un quelconque danger. "Techniquement, si ce ne sont pas les forces de l’ordre qui vous appellent pour déclarer un décès ou autre, vous n’intervenez pas", explique le chef Antoine lors de cet atelier.
Des conseils précieux pour Alexandre Mançanet, maire de Vauthiermont, dans le territoire de Belfort. Il a été, à plusieurs reprises, pris à partie par des habitants. "Je me suis fait rayer ma voiture, je me suis fait insulter, je me suis fait outrager, j’ai un habitant qui m’a baissé son pantalon aussi", se remémore-t-il au micro d’Europe 1.
22.000 maires déjà formés
Au total, sept maires sur dix ont déjà été victimes d’incivilités. Pour le chef Antoine, de la cellule nationale de négociation du GIGN, cet atelier a un objectif majeur, celui de "calmer une situation grâce à des simples écoutes actives et de la communication. La formation permet d’utiliser des éléments de langage, des outils simples pour avoir des actes réflexes afin de dédramatiser une situation et d’éviter une escalade des incivilités".
Depuis le lancement de cette formation en 2021, plus de 22.000 maires ont déjà été formés par le GIGN.