Un journaliste entendu par les gendarmes après avoir couvert le décrochage d'un portrait de Macron, un autre convoqué

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Les deux journalistes doivent s'expliquer sur le couverture du décrochage d'un portrait officiel du chef de l'État par des militants écologistes. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Les deux journalistes doivent s'expliquer sur leur couverture du décrochage du portrait officiel du chef de, l'État par des militants écologistes dans une commune de la Sarthe, le 23 mars.

Un journaliste du Maine-Libre, appartenant au groupe SIPA-Ouest-France, a été entendu mercredi par la gendarmerie comme "témoin" après avoir couvert pour son travail une opération de décrochage d'un portrait d'Emmanuel Macron dans une mairie, a-t-il expliqué à l'AFP. Un correspondant du quotidien Ouest-France est convoqué vendredi pour la même affaire. 

Le samedi 23 mars, un groupe de militants écologistes avait décroché un portrait du président Emmanuel Macron dans l'hôtel de ville de Rouillon, dans la Sarthe, pour symboliser le "vide de la politique sur le climat" menée, selon eux, par le gouvernement. 

Il dénonce "une entrave à la liberté d'informer"

Dans un premier temps, mardi, Bruno Mortier avait reçu une convocation pour mercredi après-midi délivrée par trois gendarmes, spécifiant qu'il était "soupçonné d'avoir commis ou tenté de commettre l'infraction de vol en réunion". "Du jamais vu", avait protesté dans un communiqué le syndicat national des journalistes (SNJ), en dénonçant "une entrave à la liberté d'informer". Ce mercredi, une heure avant l'audition, deux gendarmes se sont à nouveau présentés à son domicile, a-t-il détaillé, pour lui présenter une nouvelle convocation selon laquelle, cette fois, il devait être entendu comme "témoin" dans le cadre d'une enquête pour vol en réunion. 

"J'ai précisé que, ce samedi 23, j'étais présent en tant que journaliste pour couvrir un événement auquel nous avions été conviés (...) J'ai précisé que je ne donnerai aucun nom (des militants à l'origine de cette opération, ndlr) dans le cadre de la protection des sources" des journalistes, a rapporté le journaliste. L'audition s'est déroulée de manière "très calme". En revanche, le rédacteur en chef du journal, qui accompagnait le journaliste, n'a pas pu y assister, a précisé ce dernier. "J'ai une carte de presse depuis 38 ans, et c'est la première fois que l'on me fait ce coup-là", s'est étonné le journaliste du Maine-Libre.