Un millier de manifestants ont défilé jeudi à Paris pour protester "contre la réforme du bac et la sélection à l'entrée des universités", à l'appel des syndicats.
Bac nouvelle formule. Partis à la mi-journée sous la pluie de la Sorbonne en direction de la place Denfert-Rochereau, les manifestants scandaient "Tout le monde déteste la sélection", au lendemain de la présentation du visage du bac nouvelle formule par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Il consistera en quatre épreuves écrites : le français en Première, deux épreuves dites de spécialité après les vacances de printemps en Terminale, et la philo fin juin. Un grand oral, d'une durée de 20 minutes, se déroulera également fin juin.
La crainte d'inégalités. Les syndicats sont partagés sur cette réforme, le premier syndicat du secondaire (SNES) craignant un renforcement des inégalités entre les établissements et les élèves, le syndicat des chefs d'établissement (SNPDEN) estimant que cette réforme "va vers plus de clarté". "On m'a demandé d'amener les étudiants jusqu'à la porte de l'entreprise, je refuse cette logique", a déclaré Camille, 25 ans, doctorant en sciences fondamentales et chargé de cours. "Je suis contre la sélection que crée Parcoursup. L'université est le dernier lieu d'enseignement libre d'accès", a renchéri Nicolas Gregori, professeur de psychologie à l'université de Nancy.
"Sélection déguisée". Le nouveau système Parcoursup pour l'accès à l'université, qui remplace la plateforme APB et supprime le tirage au sort, est accusé notamment par l'Unef, syndicat étudiant, et le Snesup-FSU, premier représentant des enseignants du supérieur, d'entraîner une "sélection déguisée" des élèves aux portes de la fac.
Jeudi, des manifestations étaient également prévues dans plusieurs autres villes de France. A Marseille, environ 150 personnes, en majorité des lycéens, ont manifesté en portant des banderoles: "Sois jeune et bats-toi", ou encore "En-saignement". Dans l'Ouest, l'université Rennes-2 et une partie de l'université de Nantes étaient fermées sur décision de leur direction, après des blocages par des étudiants.