Le militaire Chokri Wakrim, impliqué dans un contrat négocié par Alexandre Benalla avec un sulfureux oligarque russe, a démenti jeudi avoir déplacé le coffre-fort de son ami juste avant une perquisition l'été dernier comme l'en accuse Libération. Chokri Wakrim "dément catégoriquement avoir un lien quelconque avec le 'déplacement' d'un coffre-fort appartenant à Monsieur Alexandre Benalla et conteste fermement les allégations fausses contenues dans cet article" du quotidien, selon un communiqué de son avocat.
"Il mettra en oeuvre toutes les procédures nécessaires afin de rétablir son honneur et sa réputation", poursuit le communiqué, et il "se tient, sereinement, à l'entière disposition de la Justice". Placé en garde à vue le vendredi 20 juillet dans l'enquête sur les violences du 1er-Mai, Alexandre Benalla avait déclaré posséder des armes déclarées dans une armoire forte. Mais les policiers ne l'avaient pas trouvée durant leur perquisition à son domicile, menée le samedi matin après l'échec d'une première tentative la veille au soir en présence d'Alexandre Benalla, qui n'avait pas les clés.
Les investigations pas étendues à la disparition du coffre. L'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron avait ensuite expliqué devant les juges d'instruction qu'il avait demandé à "un ami" d'aller chercher sa femme et "de récupérer tout ce qui pouvait être volé (...) et notamment les armes", par "souci de sécurité" car son domicile avait été identifié par les journalistes. Le parquet de Paris et les juges ont jusqu'ici refusé d'étendre les investigations à cette disparition du coffre.
Jeudi soir, le journal Libération a affirmé que cet "ami" n'était autre que Chokri Wakrim. Ce militaire de 34 ans, dont l'implication dans l'affaire Benalla a été révélée récemment par le quotidien, a été suspendu à titre conservatoire de ses fonctions la semaine dernière. Sa compagne, Marie-Elodie Poitout, elle aussi mise en cause depuis la révélation d'un enregistrement clandestin d'Alexandre Benalla violant son contrôle judiciaire, a dû démissionner de ses fonctions de cheffe du groupe de sécurité du Premier ministre.
Affaire Benalla : un syndicat policier demande le dépaysement de l'enquête initiale. Un syndicat de policiers minoritaire demande le dépaysement du volet de l'affaire Benalla sur les violences du 1er-Mai, dénonçant des dysfonctionnements et des interventions du pouvoir. Partie-civile à la procédure, le syndicat Vigi (0,4% aux dernières élections professionnelles) a écrit mercredi à la procureure générale de Paris pour réclamer que l'information judiciaire soit confiée à des juges d'instructions non-parisiens, selon le courrier de Me Yassine Bouzrou consulté par l'AFP. L'avocat relève que le procureur de Paris, Rémi Heitz, a été nommé cet automne au terme d'un processus polémique de nomination, dans lequel l'Elysée et Matignon ont été accusés de s'immiscer.