"Il y avait un garçon, qui était un ami à moi, qui est venu m’embrasser une première fois. Je l’ai repoussé, il est revenu une deuxième fois, j’ai dit 'non'", explique Maria, aujourd'hui âgée de 20 ans, au micro d'Europe 1. Au cours d'une soirée alcoolisée rassemblant une trentaine de ses camarades étudiants, elle a été victime de viol. "A un moment donné, j’étais un peu toute seule dans le salon, il m’a emmenée dans la chambre, je disais 'non' sur le trajet pour aller dans la chambre. Et il a fermé la porte à clé…"
Ce n'est que grâce au soutien de sa sœur qu'elle arrive, le lendemain, à mettre les mots sur ce qui lui est arrivé. La jeune femme porte plainte pour viol contre celui qu’elle considérait jusqu’alors comme un ami.
Le phénomène des violences sexuelles à l'université demeure méconnu. Une enquête réalisée par l'Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l'Enseignement supérieur, dont les résultats sont publiés ce lundi, révèle l'ampleur de ce fléau. Une étudiante sur 20 (5%) dit avoir été victime de viol. Une sur 10 (11%) se dit victime d’agression sexuelle.
Alcool, manque d'éducation, toute puissance
L’épisode que décrit Maria semble résumer trois des principales causes d’agressions recensées dans l’enquête : l’alcool, le manque d’éducation et le sentiment de toute puissance des agresseurs. Un quatrième facteur est mis en avant : l’effet de groupe, lié aux associations de type Bureau des élèves. Pour lutter contre le phénomène, l'Observatoire réclame plus de campagnes de prévention et plus de formations du personnel administratif dans les écoles et dans les facs.
Comme dans le cas de Maria, ces violences surviennent souvent au sein du cercle d'amis. "Je sais que pour lui, ce n’est pas un viol", affirme-t-elle au micro d'Europe 1, se disant toujours traumatisée. "Pour lui, si on force un peu, ce n’est pas grave. Et il pense que si les filles disent 'non', en fait c’est 'oui'."