Aux cris de "Justice pour Théo", plusieurs centaines de personnes, dont des mères de famille en première ligne, ont participé lundi à une marche à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, où un jeune homme de 22 ans a été gravement blessé jeudi lors de son interpellation.
Une marche en direction du commissariat. Les habitants, parmi lesquels de nombreux jeunes vêtus d'un tee-shirt blanc réclamant "justice", se sont rassemblés au pied de l'immeuble où vit le jeune homme, dans la cité des 3.000. Derrière une banderole "Justice pour Théo", ils ont commencé à marcher, en début d'après-midi, vers l'antenne du commissariat située au cœur de cette vaste cité, en chantant La Marseillaise.
"Les policiers ne respectent pas les jeunes". "Y en a marre des cow-boys dans les quartiers", a lancé Houria, 44 ans. "On en a marre de la violence. Mon fils a 15 ans, ce sera lui qui demain se fera baisser le pantalon et violer 'sans faire exprès' ? Les policiers ne respectent pas les jeunes, comment voulez-vous qu'ils les respectent ensuite ?", s'est-elle interrogée.
Les quatre policiers suspendus. Dimanche soir, un policier a été mis en examen pour viol et trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion. Les quatre fonctionnaires ont été suspendus de leurs fonctions. Interrogée sur BFMTV, Aurélie, la sœur aînée de Théo, a lancé "un appel au calme" et dit faire "confiance à la justice". "Mon frère est dans un état assez critique", a-t-elle indiqué. Théo a livré le récit de son interpellation, enregistré par son avocat et diffusé par BFMTV.
60 jours d'ITT. Gravement blessé au niveau de la zone rectale, le jeune homme, qui a dû être opéré, était toujours hospitalisé ce lundi. Il s'est vu prescrire par un médecin de l'hôpital 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Tard dans la nuit de dimanche à lundi, les nombreux policiers déployés dans le quartier ont été la cible de tirs de mortier artisanal et cinq personnes ont été interpellées, a relaté à l'AFP une source policière.