Une nouvelle affaire de prêtre soupçonné d'agressions sexuelles ressurgit du passé à Lyon

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Les scandales pédocriminels se multiplient au sein de l'Eglise catholique de France © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP
Selon plusieurs médias, le parquet de Lyon a mené puis classé une enquête entre 2019 et 2020 sur des faits d'agressions sexuelles imputés par deux jeunes femmes à un prêtre lyonnais décédé, ancien supérieur d'une institution scolaire réputée. 

Le parquet de Lyon a diligenté puis classé une enquête, entre 2019 et 2020, sur des agressions sexuelles imputées par deux jeunes femmes à un prêtre lyonnais décédé, ancien supérieur d'une institution scolaire réputée, selon une source judiciaire.

Cette affaire, révélée vendredi par l'hebdomadaire Tribune de Lyon et le site d'information Mediacités, intervient quatre jours après que le diocèse eut communiqué sur des accusations post-mortem visant un autre religieux, le père Louis Ribes, mort en 1994. Celui-ci aurait fait "de très nombreuses victimes" dans les années 1970-80, selon l'archevêché de Lyon, qui a fait état de plusieurs témoignages concernant ce prêtre, un peintre parfois surnommé "le Picasso des églises", dont les œuvres ornent des édifices de la région.

Un prêtre évoluant dans le cadre scolaire incriminé

D'autres témoignages mettent en cause, cette fois, Georges Babolat, une influente personnalité du catholicisme lyonnais décédée en 2006. De 1978 à 2001, il fut le supérieur de l'institution des Chartreux, un établissement prestigieux depuis de nombreuses générations. Les faits incriminés se situent toutefois dans le cadre d'une colonie de vacances située en Haute-Savoie, indépendante des Chartreux selon la direction de l'établissement.

Selon l'archevêché, deux victimes ont "apporté leur témoignage" au diocèse en 2016, par écrit. En réponse, le cardinal Philippe Barbarin, déjà confronté à l'époque à l'affaire Preynat, adresse à la mère de l'une d'elles un courrier dans lequel il demande "pardon au nom de toute l'Église pour ce scandale", en affirmant la nécessité "d'opérer une grande purification de la mémoire". En avril 2019, la mère a signalé les faits au parquet, qui a ouvert une enquête pour agressions sexuelles sur mineurs.

Abandon des poursuites après le décès du prêtre

Le mois suivant, une troisième victime s'est manifestée auprès du diocèse, dont un responsable a alerté la justice à son tour, au mois de novembre, ont précisé vendredi les autorités religieuses lyonnaises. Entendues à l'époque par les enquêteurs, deux jeunes femmes confirment avoir subi des attouchements du prêtre dans les années 1990. Mais le dossier est classé sans suite en avril 2020 par extinction de l'action publique - le prêtre étant mort - sans avoir établi de complicité.

Le diocèse a ajouté vendredi qu'à ce jour, il n'avait reçu "aucun autre témoignage" contre le père Babolat, "même après le rapport de la Ciase", publié en octobre dernier sur la pédocriminalité dans l'Église de France depuis les années 1950. Ce rapport a estimé à 330.000 le nombre de personnes victimes de violences sexuelles quand elles étaient mineures, de la part de clercs, de religieux ou de personnes en lien avec l'Église.

Après sa publication, trois personnes ont relaté au diocèse des faits remontant aux années 1950, concernant un prêtre logeant aux Chartreux, et commis à l'extérieur de l'institution. Mais il ne s'agissait pas du père Babolat, a souligné l'archevêché.