"Il privilégiait le dialogue, jamais il ne fermait les portes définitivement", réagit Sandra, une militante CFDT rencontrée par Europe 1. En marge d'une manifestation parisienne, celle-ci évoque le passage de Laurent Berger à la tête du syndicat. L'une des figures de la lutte contre la réforme des retraites a annoncé son départ le 21 juin prochain. Et pour cette manifestante, le désormais futur ex-chef de file de la CFDT était "toujours dans le constructif". "C'est émouvant, évidemment", renchérit cette opposante à la réforme, "c'est une page qui se tourne."
>> À ÉCOUTER - La bonne étoile de Berger
Un départ sous les honneurs
Le départ de Laurent Berger ne laisse donc pas ses militants indifférents. Cette décision est pourtant mûrie de longue date, comme il l'a expliqué à nos confrères du Monde. À la tête du syndicat réformiste depuis 2012, il devait passer la main en juin 2022, lors du dernier congrès de la CFDT. Mais le calendrier politique, avec les élections législatives, l'avait convaincu de prolonger l'aventure, notamment pour lutter contre le Rassemblement national, l'un de ses combats. En revanche, Laurent Berger avait averti qu'il n'irait pas au bout de ce mandat.
Finalement, si l'intersyndicale n'a pas fait plier le gouvernement sur les retraites, l'ancien leader de la CFDT part avec les honneurs. C'est sous sa direction que le syndicat est devenu le premier du pays, devant la CGT. Effectivement, la Confédération française démocratique du travail revendique plus de 600.000 adhérents, dont 31.000 de plus simplement depuis janvier. Laurent Berger peut aussi se féliciter d'avoir redoré l'image des syndicats.
Un changement dans la continuité
Pour le remplacer, le syndicaliste a proposé de nommer l'actuelle secrétaire générale adjointe de la CFDT, Marylise Léon. Après l'élection surprise de Sophie Binet à la CGT, les deux principaux syndicats français pourraient donc bientôt être dirigés par des femmes. Une situation qui ravit Sandra : "C'est normal que ça change, et je suis très contente que ce soit une femme".
Si pour Olivier, autre militant de la CFDT, "il n'y a pas de bon ou de mauvais moment" pour annoncer un départ, la suite devrait être bien assurée. "Je pense que la personne qui va lui succéder est très bien. C'est quelqu'un qui a de vraies convictions, qui est dans la structure depuis longtemps. Je pense que ce sera parfait, c'est complètement dans la continuité", enchérit le syndicaliste. Marylise Léon, 46 ans, devrait donc prendre la tête de la Confédération le 21 juin.