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Louise Sallé, édité par Ophélie Artaud / Crédit photo : STEPHANE FERRER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Dans un entretien au "Point", Emmanuel Macron a fait part de sa volonté d'avancer la rentrée scolaire au 20 août pour les élèves en difficulté. Une fausse bonne idée pour le principal syndicat de professeurs de primaire, la FSU-SNUipp, qui craint une forme de "discrimination" entre les élèves.

Emmanuel Macron a marqué sa rentrée politique avec un entretien dans Le Point, où il a dessiné les contours de son "initiative politique d'ampleur". Le président de la République a fait plusieurs annonces, notamment envers l'école : selon lui, il y a trop de vacances scolaires. Le chef de l'État souhaiterait faire revenir dès le 20 août les élèves en difficulté. Europe 1 s'est rendue dans le 20e arrondissement, à la rentrée du principal syndicat de professeurs de primaire, la FSU-SNUipp, et la déclaration du président inquiète les professeurs.

Du temps de préparation en moins pour les professeurs

Selon eux, cette rentrée anticipée peut stigmatiser certains élèves. "Faire revenir les élèves quinze jours plus tôt, ça peut être vécu comme une punition", explique Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp. "Ce sont des élèves qui ont déjà des difficultés à l'école et qui ne seront pas forcément volontaires pour revenir quinze jours avant. Il y a une forme de discrimination entre les élèves qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas, qui reviennent plus tôt à l'école."

D'autre part, beaucoup d'interrogations concernant les professeurs pour assurer ces stages de pré-rentrée. "Le temps des vacances des enseignants n'est pas le temps des vacances des élèves", reprend la secrétaire générale du syndicat. "Ils ont aussi ce besoin de préparer leur classe. Et ces quinze jours avant la rentrée sont nécessaires aussi pour préparer la classe et notamment pour organiser des projets."

Lancement du Pacte enseignant

Cette rentrée est également marquée par le Pacte : les enseignants qui le signent peuvent être revalorisés en échange de missions supplémentaires. "Les enseignants travaillent 43 heures par semaine et ce qu'on leur demande, c'est de travailler encore plus et ils ne sont pas enclins à le faire", explique Guislaine David. "Les enseignants ne sont pas volontaires pour faire ces missions-là. Le ministère tablait sur 30% d'enseignants, mais on sait qu'on est très en deçà des 30%."

Dans ce pacte très critiqué, les professeurs des écoles sont chargés des heures de soutien dans les collèges en sixième, mais cela semble compliqué à organiser, faute de personnel et pour des raisons logistiques. Les concours enseignants aussi n'ont pas fait le plein. 1.500 postes n'étaient pas pourvus avant l'été et c'est une inquiétude parce que cela nécessite le recours aux contractuels.