Cinq ans après le début de l’affaire, le procès de Bernard Preynat s’est tenu cette semaine à Lyon. Plusieurs victimes ont défilé à la barre pour raconter les abus sexuels qu’ils ont subi, enfants, de la part de l’ancien prêtre. Parmi eux, Pierre-Emmanuel Germain-Thill, qui a accepté de témoigner sur Europe 1.
"Ça a été très éprouvant, il y a à la fois une satisfaction personnelle d’avoir pu finir de lui dire tout ce que j’avais à lui dire, et une satisfaction d’avoir pu entendre toutes ces victimes, et d’avoir su rester unis. Je remercie la présidente du tribunal de son formidable travail, et du soutien qu’on a reçu, qui a vraiment fait du bien", a-t-il assuré, samedi soir.
"On a recensé environ 80 victimes"
Au moins huit ans de prison ferme ont été requis contre l’ex-prêtre, accusé de dizaines d’actes pédophiles entre 1971 et 1991. "C’est une affaire terrible. Il a été dénoncé par plusieurs parents et par la hiérarchie de l’Eglise successivement sur plusieurs décennies", se désole Pierre-Emmanuel Germain-Thill. "Avec l’association La parole libérée, on a recensé environ 75 à 80 victimes. Certaines victimes ont refusé de témoigner, mais on connait leur existence, on arrive à presque une centaine de personnes", poursuit-il, avant d’inviter les victimes à prendre la parole.
"Quand toute cette affaire sera clôturée et que Bernard Preynat sera condamné, je brûlerai l’écusson et le foulard de scout. J’invite les gens à libérer leur parole, il n’y a qu’en libérant sa parole qu’on avance dans la vie, quelque soit le problème. Il ne faut pas avoir peur."