La ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a reproché jeudi aux élus de La France insoumise mobilisés contre sa réforme de l'université "une attitude qui frôle l'antidémocratique".
Pour la porteuse de la loi qui réforme l'accès à l'université, adoptée en février par le Parlement, les députés LFI qui participent aux mouvements étudiants dans les universités "cherchent à exister et à donner l'impression que la démocratie peut se rejouer dans la rue", a-t-elle dit lors de l'émission Questions d'info LCP-AFP-Le Point.
France insoumise : "Ils cherchent par tous les moyens à exister et à donner l'impression que la démocratie peut se rejouer en permanence. C'est une attitude qui frôle l'anti-démocratique pour moi", critique @VidalFrederique.#universites#QDIpic.twitter.com/mtNPXwiQai
— LCP (@LCP) 17 mai 2018
"Une minorité qui cherche la violence". Elle critique notamment la présence d'Éric Coquerel, vendredi, lors du blocage du centre d'examens d'Arcueil, par plusieurs centaines d'opposants à la réforme. D'après elle, "ce n'est pas la place d'un élu de la République d'empêcher la tenue d'un examen. C'est inadmissible."
"Si on ne veut pas se faire asperger de gaz lacrymogènes, on ne va pas au milieu d'un groupe qui invective la police et va à l'affrontement avec les forces de l'ordre", a poursuivi la ministre. Et de se montrer tout tout aussi sévère à l'égard d'un autre député LFI, Adrien Quatennens, qui a déclaré jeudi matin "comprendre la déception" des étudiants empêchés de passer leur examen, tout en affirmant que "ce qui est en cause avec cette réforme est encore plus grave".
"C'est toujours facile de proposer à des étudiants de se sacrifier. J'imagine qu'il voulait donner une forme de grandeur à ce blocage d'une minorité qui cherche la violence", a-t-elle ironisé.
"Une volonté de discréditer le monde universitaire". Plus généralement, Frédérique Vidal s'inquiète d'une "radicalité étendue" et de la "montée d'une certaine violence, liée à ce que des partis politiques comme LFI ou le Front national ont repoussé les limites de l'extrémisme." Elle considère le blocage des centres d'examen comme "une façon d'entacher l'image de la France à l'international", voire une "volonté de discréditer le monde universitaire."
La ministre de l'Enseignement supérieur assure cependant que "plus des deux tiers des examens ont déjà eu lieu", ceux-ci n'étant "pas la seule note qui va permettre de valider l'année des étudiants." Quant aux professeurs anti-réforme qui souhaiteraient relever systématiquement les notes de leurs étudiants, ce serait "une faute extrêmement grave", a-t-elle prévenu.