, Olivier Bogillot
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Guilhem Dedoyard , modifié à
Sanofi travaille sur un vaccin contre le coronavirus mais celui-ci est en retard par rapport aux premiers commercialisés, notamment celui de Pfizer et de Moderna. Pour le patron de Sanofi France, Olivier Bogillot, invité d'Europe 1, cette relative lenteur est assumée et le produit du groupe va arriver "au dernier trimestre de l'année".
INTERVIEW

La France n'a pas, à ce jour, développé de vaccin contre le coronavirus et certains politiques, comme Fabien Roussel, y voient "l'humiliation" du pays. Pour le patron de Sanofi France, Olivier Bogillot, invité d'Europe 1, cette lenteur, même s'il elle est regrettable, ne doit pas faire oublier la prouesse que représente la conception d'un vaccin en si peu de temps. Il affirme que le produit de Sanofi sera prêt "au dernier trimestre de l'année" 2021 et que les doses seront tout aussi utiles que celles actuellement produites.

Un vaccin "au dernier trimestre de l'année" 2021

Olivier Bogillot estime ainsi qu'on a tort de parler d'échec français. "On n'a rien raté, on est en retard, c'est très différent", juge-t-il. "Pour développer un vaccin il faut une dizaine d'années. On va être en capacité chez Sanofi d'en fabriquer un en 18 mois, c'est déjà remarquable", rappelle-t-il. Il affirme ainsi que le vaccin de Sanofi sera prêt "au dernier trimestre" 2021.

Le patron du groupe relate aussi que le retard du groupe s'explique par "un choix rationnel", celui de la technologie "la plus conforme, connue et efficace pour pouvoir aboutir à quelque chose d'efficace" : la protéine recombinante. Un choix de la prudence face à celui "audacieux" de l'ARN messager de Moderna et Pfizer, qui avait plus de chance de ne pas offrir de résultats probants. 

Un vaccin qui restera utile

Olivier Bogillot rappelle aussi que sur 250 équipes travaillant sur un vaccin, seuls "10 % environ", dont probablement Sanofi, vont réussir à sortir un produit efficace à terme. "Les autres sont allés beaucoup plus vite mais Sanofi arrivera un peu après et on aura besoin de ces doses là", affirme-t-il. "On pense qu'on aura notre place et qu'on aura une efficacité importante", explique-t-il. 

C'est d'ailleurs pour s'assurer de cela que le groupe a encore renvoyé à plus tard la production, un temps annoncée pour l'été. En effet, Sanofi va lancer une nouvelle étude "avec des doses un peu supérieures", en raison d'une manque d'efficacité constaté chez les plus de 65 ans. Selon lui, le vaccin aura d'autant plus d'utilité si le virus devient saisonnier et qu'un renouvellement de la vaccination doit être organisé régulièrement.