La commissaire européenne aux Transports a plaidé mercredi dans la presse allemande pour l'introduction de péages urbains pour les véhicules diesels en Europe, afin d'éviter le recours à des interdictions de circulation jugées "frustrantes".
"Profiter du débat actuel". Alors que le débat sur les interdictions de circulation continue en Allemagne, pays qui vient de faire un pas vers le bannissement des plus vieux diesels en ville, Violeta Bulc a appelé Berlin à prendre des mesures, dans un entretien au quotidien régional Mitteldeutsche Zeitung. La commissaire européenne attend de voir "comment le gouvernement fédéral va réagir à la décision de la Cour administrative fédérale, qui a jugé possibles les interdictions de circulation", et invite l'Allemagne "à profiter du débat actuel pour agir au niveau européen et prendre des mesures communes".
Des interdictions de circuler dès avril ? La Cour administrative fédérale, installée à Leipzig, a en effet confirmé fin février deux décisions de justice permettant à Stuttgart et Düsseldorf de mettre en place des interdictions de circulation afin d'assainir l'air, une mesure très impopulaire. Cette décision a levé l'obstacle planant sur de telles mesures dans d'autres villes allemandes tout aussi polluées. Hambourg pourrait ainsi mettre en place de telles interdictions d'ici la fin du mois d'avril. Mais le gouvernement allemand se refuse toujours à faire pression pour une modification des voitures diesels en circulation, ou à instaurer une "vignette bleue", un mécanisme national qui permettrait de faciliter les contrôles en cas d'interdictions de circulation.
Une méthode qui engendre de la frustration. "Les interdictions de circulation sont très frustrantes", concède la commissaire européenne, en proposant une autre mesure : les péages urbains. "Nous avons déjà fait une proposition l'année passée pour un système de péage électronique européen permettant des péages flexibles et différenciés", explique-t-elle. Avec ce mécanisme, les véhicules les plus propres échapperaient aux péages tandis que les plus polluants seraient contraints de payer, tout en pouvant circuler.
A Paris, refus du péage. En octobre, la maire de Paris Anne Hildalgo avait rejeté l'instauration d'un péage urbain, préférant l'utilisation d'une vignette. A Londres, l'une des villes les plus polluées d'Europe, certains conducteurs doivent s'acquitter d'une taxe en plus du péage urbain instauré en 2005. L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni font partie des neuf mauvais élèves de l'Union européenne en matière de qualité de l'air.