La famille de Vincent Lambert se déchire. D'un côté, les parents de cet homme, dans un état végétatif depuis dix ans suite à un accident de la route, s'opposent fermement à l'arrêt des soins. De l'autre, le neveu et les frères et sœurs de Vincent Lambert militent pour mettre fin à ce qu'ils estiment être un "acharnement thérapeutique". Alors que la cour d'appel de Paris a ordonné lundi soir la reprise des traitements de Vincent Lambert, interrompus le matin même, François Lambert, son neveu, ne cache pas sa déception. "C'était la première depuis le début de l'affaire que j'étais convaincu que ça allait se terminer", a-t-il confié au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1.
Surtout, il déplore les "scènes de liesse délirantes" provoquées par cette décision du côté de ses grands parents qui provoquent "du dégoût" chez lui : "Ce n'est pas la Coupe du monde !" Il estime être face à "des gens qui n'ont absolument aucun respect pour ce qu'aurait voulu Vincent pour lui-même". "La douleur des parents de Vincent, personnellement, je n'y crois plus", finit-il par dire. "C'est du militantisme qui a pris le dessus depuis de nombreuses années. Ils sont dans un déni absolu. (...) Ils sont anti-avortement depuis 40 et ils sont dans la continuité de ce combat avec Vincent."
"Tout le monde souffre dans cette histoire"
"Tout le monde souffre dans cette histoire", assure François Lambert pour qui "le rationnel doit prendre le dessus" : "La plus grande des souffrances, c'est celle qui mène à la folie. La folie, c'est l'irrationnel et l'irrationnel, il est totalement du côté des parents de Vincent." Il appelle donc ces derniers à revoir leur position, comme "tous les membres de la famille, l'épouse, les six frères et sœurs, moi son neveu". "On a tous réussi à faire un cheminement."
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Avec cette décision de la cour d'appel, "on va s'acharner sur un patient pendant peut-être un an de plus", juge François Lambert. Il rappelle que, pour prendre cette décision, la cour d'appel s'est "basée sur comité de l'ONU qui a demandé à la France de ne pas arrêter les traitements de Vincent". Pour lui, il s'agit d'une "décision très engagée" car "ce n'était pas une obligation".
"Juridiquement, on a des recours"
Mais, "juridiquement, on a des recours", assure-t-il : "Ce n'est pas encore certain encore que l'on soit obligé de faire une procédure devant le comité de l'ONU." D'après lui, une telle démarche "ne sert strictement à rien et n'a aucune plus-value par rapport à tout ce qui a été fait depuis le début. François Lambert tient également à souligner le "courage" et la "détermination" qu'il a pu constater "du côté du gouvernement, du côté du CHU, du côté du médecin en charge de Vincent" dans cette affaire.