Le corps de Vincent Lambert, décédé jeudi après près de 11 ans en état végétatif, sera autopsié vendredi à Paris dans le cadre d'une enquête pour vérifier notamment que l'arrêt des traitements a été conforme à la loi. Cette autopsie sera menée par deux médecins légistes experts dès vendredi matin pour que le corps "puisse être restitué le plus rapidement possible" à l'épouse et tutrice de Vincent Lambert, Rachel, a déclaré le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette, lors d'une conférence de presse. Une enquête en "recherche des causes de la mort" a également été ouverte.
Vincent Lambert, patient en état végétatif depuis presque onze ans devenu symbole du débat sur la fin de vie en France, est décédé jeudi au CHU de Reims, huit jours après l'arrêt de ses traitements.
"Fournir aux membres de la famille les causes exactes de la mort"
Il s'agit "d'un cadre procédural qui permet de lancer des investigations lorsqu'une personne décède dans des conditions particulières ou suspectes sans que l'on soupçonne a priori de l'existence d'une infraction pénale", a précisé le procureur de Reims. Il était pour lui "indispensable" de "fournir à tous les membres de la famille (...) les éléments médicaux et judiciaires leur permettant de connaître les causes exactes de la mort". En outre, "comme dans toute enquête en recherche des causes de la mort (...) j'ai décidé qu'une autopsie du corps de Vincent Lambert aurait lieu", a-t-il poursuivi.
Cette autopsie ne sera pas réalisée à l'institut médico-légal de Reims qui dépend du centre hospitalier de Reims, déjà visé par plusieurs plaintes, mais à institut médico-légal de Paris vendredi matin. "Cette autopsie sera réalisée par deux médecins légistes experts, particulièrement chevronnés en la matière pour éviter, là encore, tout débat sur la qualité des actes pratiqués", a poursuivi le procureur. A l'issue de l'autopsie, "le corps sera restitué à l'épouse de Vincent Lambert qui était également la tutrice de son mari".