Deux jours après les violences à Paris dans le sillage des "gilets jaunes", 139 suspects majeurs ont été présentés à ce stade à la justice tandis que 111 d'entre eux ont vu leur garde à vue prolongée, a annoncé lundi le parquet de Paris. Au moins 57 suspects sont poursuivis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris.
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Des comparutions immédiates lundi et mardi. Les violences du week-end ont donné lieu à 363 gardes à vue, dont 32 pour des mineurs, selon un nouveau bilan. Parmi les 57 personnes déjà présentées à la justice, se trouve notamment un manifestant accusé de viol par une victime ayant pris part aux manifestations, selon une source proche de l'enquête. Les investigations ont été confiées au premier district de police judiciaire. Par ailleurs, selon une source proche de l'enquête, au moins dix suspects se trouvaient en garde à vue à la mi-journée pour des vols et des dégradations sur l'Arc de Triomphe.
Un "afflux considérable" de comparutions immédiates. Dès lundi, des dizaines de suspects seront jugés à Paris lors d'audiences en comparution immédiate, dont le nombre été doublé pour faire face à un "afflux considérable", avait précisé dimanche le procureur de la République Rémy Heitz, assurant que le parquet de Paris n'avait "jamais eu à gérer un nombre aussi important de gardes à vue".
Les prévenus devront répondre des chefs d'"actes de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique", "dégradations sur des biens destinés à l'utilité publique", "regroupements en vue de commettre des violences", ou encore "port d'armes", des qualifications passibles de trois à sept ans d'emprisonnement, selon le procureur. Parmi ces gardes à vue, 81 procédures visant des majeurs ont été classées sans suite, a indiqué le parquet.
412 personnes interpellées samedi. L'Arc de Triomphe tagué et saccagé, des grilles du jardin des Tuileries arrachées, des véhicules incendiés, des magasins pillés... Au total, 412 personnes ont été interpellées samedi, avait précisé dimanche le préfet de police Michel Delpuech, évoquant "des violences d'une gravité sans précédent". En particulier, "249 feux" ont été recensés par les pompiers, visant "112 véhicules, 130 mobiliers urbains" et "six bâtiments", et les forces de l'ordre ont été visées par "des jets de marteaux", de "billes en acier" ou de "gros boulons", a énuméré Michel Delpuech. Les investigations vont se poursuivre pour permettre d'identifier d'éventuels auteurs d'actes de violences commis à l'Arc de Triomphe et du vol d'un fusil d'assaut dans un véhicule des forces de l'ordre.