Violences conjugales : 164 femmes dotées de téléphones "grave danger"

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avec AFP , modifié à
Ces téléphones d'alerte sont accordés pour une durée de 6 mois aux victimes de violences.

Cent soixante-quatre femmes confrontées à des violences conjugales sont actuellement dotées de téléphones "grave danger" en France métropolitaine, a-t-on appris mercredi lors de la signature au TGI de Nanterre d'une convention relative au déploiement de ce dispositif de téléprotection dans les Hauts-de-Seine.

Alerte. Accordé pour une durée de six mois par un magistrat après évaluation du degré de danger encouru par la victime de violences, ce téléphone d'alerte préprogrammé permet de garantir à la victime une "intervention immédiate de la police", a expliqué le procureur de la République de Nanterre Catherine Denis. Alors que 524 de ces téléphones ont été déployés dans quasiment tous les tribunaux de l'Hexagone depuis deux ans, "164 sont actuellement attribués à des femmes en grave danger", selon une source judiciaire.

Ce dispositif fait partie des mesures prioritaires du 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes. Les conditions de sa généralisation et de son extension aux femmes victimes de viol en grave danger ont été définies par la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes. Au vu du nombre d'"audiences correctionnelles consacrées aux violences conjugales, nous avons la conviction de l'utilité de ce dispositif", a souligné le président du TGI de Nanterre Jacques Boulard. "Récemment, un individu a pu être interpellé" après qu'une femme eut appelé grâce à ce téléphone, s'est-il félicité.

1.340 appels dans les Hauts-de-Seine. Le TGI de Nanterre s'est ainsi vu attribuer cinq portables, dans un département où "1.340 appels téléphoniques" de femmes victimes de violences ont été recensés et "plus de 1.000 suivis mis en place" par la collectivité en 2015, a précisé Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Même si en moyenne, ce département de 1,6 million d'habitants est plutôt "moins concerné que d'autres", quelque 1.300 cas de coups et blessures volontaires par conjoint et 32 viols conjugaux y ont été recensés par les services de police l'an dernier, a expliqué pour sa part Jean-Paul Pecquet, directeur territorial de la sécurité de proximité des Hauts-de-Seine.