Instaurer des limites sans pour autant revenir à l'autoritarisme d'autrefois : c'est possible et même indispensable selon des experts. Depuis des années, ils alertent contre les effets néfastes de l’éducation dite "bienveillante", sans règles ni sanctions. "Il ne faut pas croire que quand on dit non à un enfant, on lui fait du mal ou il ne va plus nous aimer", indique Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre à Marseille. "Ça va lui permettre de savoir où est le possible et où est l'impossible, et à un moment, c'est stop", poursuit le pédopsychiatre.
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Pour ce dernier, cette autorité parentale doit se manifester très tôt dans l'enfance. "Ça commence par le terrible tout, où les enfants ont à peu près deux ans. C'est un moment où les enfants disent 'non' constamment, où il faut tenir sur des positions fermes et posées", expose-t-il.
"On dit bonjour, on est poli, on fait attention aux autres"
Au micro d'Europe 1, le pédopsychiatre livre quelques conseils de comportement à adopter, face à son enfant récalcitrant. "On n'est pas obligé de crier, de taper. D'ailleurs, (les enfants) demandent très souvent dans leur comportement à ce qu'on leur signifie que c'est 'stop'. On dit bonjour, on est poli, on fait attention aux autres, on respecte les objets... Si on ne commence pas comme ça très tôt, ça ne fonctionne plus", estime Patrick Ben Soussan.
Dire "non" à son enfant, fermement, sans agressivité, n'a donc rien à voir avec les "violences éducatives ordinaires" (gifles, fessées...), contre lesquelles ce mardi 30 avril est une journée nationale. Une campagne télévisée de prévention contre ces violences physiques et verbales est d'ailleurs diffusée en ce moment pour sensibiliser les parents à ce sujet.