Les images de l'évacuation musclée d'un camp de migrants, lundi soir, place de la République à Paris, avaient suscité l'émotion et la colère. Suite aux événements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, avait donné 48 heures à l'IGPN, la police des polices, pour rendre son rapport. Celui-ci a été rendu public jeudi soir sur les réseaux sociaux. Et sur les trois faits étudiés, il y a bien eu au moins un manquement ce soir-là.
Usage "disproportionné de la force"
Lors de l'opération, un policier avait fait un croche-pied à un migrant habillé en blanc, courant dans les rus de Paris. C'est ce geste que l'IGPN a estimé "injustifié", le commissaire en cause ayant fait un usage "disproportionné de la force". Dans son rapport, la police des polices juge en effet que ce geste risquait de blesser gravement cet homme alors qu'il ne présentait aucune menace pour les biens et les personnes. Un manquement déjà dénoncé par le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin. Celui-ci a par ailleurs demande la réunion d'un conseil de discipline pour que des sanctions soient prises à l'encontre de ce commissaire.
"Chassé frontal", appris en école de police
Autre vidéo, autre geste polémique : le coup de pied d'un policier vers un manifestant, appelé "chassé frontal". Ici pas de manquement dit l'IGPN. En effet, cette technique, apprise en école de police, a permis de repousser sans blesser des manifestants jugés agressifs.
Enfin, ce même policier, accusé d'avoir frappé le journaliste Rémy Busine, nie tout acte de violence. Cette seule vidéo ne montre pas de coup porté, selon l'IGPN qui continue de chercher d'autres vidéos et témoignages. Le journaliste n'ayant pas encore été entendu, l'enquête continue.
Le ministre de l'Intérieur, lui, sera entendu lundi par la commission des lois de l'Assemblée nationale au sujet des violences policières quelques jours après de nouveaux faits survenus dans le 17e arrondissement de Paris.